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Maël Daniau teste le sorgho en culture post méteil


TNC le 04/09/2024 à 08:11
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Maël Daniau mise sur la récolte en enrubanné, pour plus de facilité d'utilisation du fourrage. (© Maël Daniau)

En Vendée, Maël Daniau a remplacé le maïs post méteil par un sorgho multicoupe. Si les valeurs alimentaires sont moins bonnes qu’en maïs, le rendement est moins aléatoire en cas de semis tardif.

Fini le maïs en post méteil. Depuis quatre ans, Maël Daniau, éleveur de charolaises en Vendée, opte pour du sorgho fourrager en seconde culture. « Auparavant, j’implantais les derniers maïs vers la fin du moins de mai. Ça faisait tard pour avoir de bons rendements. »

L’éleveur s’est tout d’abord essayé au sorgho monocoupe avant de passer au multicoupe. « L’avantage du multicoupe, c’est qu’il offre plus de modalités de récolte. Je peux l’ensiler si je manque d’ensilage d’herbe, ou l’enrubanner… Je peux même remplacer la deuxième coupe par un passage de pâturage si les conditions s’y prêtent », résume Maël. Et pour cause, le sorgho monocoupe s’apparente davantage à un maïs, avec une récolte en ensilage, alors que le multicoupe se rapproche plutôt de l’herbe. Avec seulement 4 ha de sorgho, l’éleveur vendéen ne souhaite pas lui dédier un silo.

Côté rendement, le sorgho n’a rien à envier au maïs dans les terres vendéennes. « Je fais dans les 12 à 14 t MS en maïs, comme en sorgho », tranche l’éleveur. À cela près que le sorgho produit ce volume de matière sèche sur un laps de temps plus court. Mais c’est plutôt sur les valeurs alimentaires que le bât blesse.

« Le sorgho, c’est un maïs sans grain. Donc on a forcément moins d’amidon. » Pas question d’utiliser le fourrage pour engraisser les animaux. Chez Maël, le sorgho est destiné à complémenter l’alimentation des génisses. « Je m’en sers en enrubannage, en milieu de saison, en complément de la ration maïs. Ça permet de ne pas ouvrir un silo d’herbe, et c’est souple d’utilisation ».

C’est impressionnant à faucher, mais ça se travaille bien.

Pour la récolte, l’agriculteur utilise un combiné de fauche. « C’est assez impressionnant parce qu’il y a de gros volumes à mettre à terre, mais ça se casse bien. Ça force même moins qu’avec des dactyles par exemple », confie l’éleveur. Le sorgho est ensuite andainé avant d’être enrubanné. « On est sur des grosses tiges qui ont un peu tendance à se plaquer au sol. Mais après le round baller vient les couper, puis la mélangeuse par la suite. C’est sûr qu’il serait compliqué de faire du foin à la première coupe ! »

Parmi les bémols figure le salissement. « C’est la première année que j’ai cette problématique, avec les pluies ». Les produits autorisés pour le désherbage se font rares, et le semis du sorgho multicoupe au semoir à céréales ne permet pas le binage.

Pas de regret pour autant pour l’agriculteur. « Je pense continuer comme ça. » Pas question pour autant de mettre davantage de maïs : « je vais garder mes 25 ha de maïs, les valeurs alimentaires sont meilleures. C’est surtout une bonne alternative pour les semis tardifs ».