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Après l’installation : progresser grâce au suivi individuel et collectif


TNC le 16/09/2024 à 08:04
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L'accompagnement, technique et économique, sécurise les jeunes éleveurs, et s'avère également utile aux plus expérimentés. (© goodluz, Adobe Stock)

Respecter le plan d’entreprise bien sûr, mais surtout travailler sur les charges, l’EBE, les marges, et plus globalement la cohérence du système choisi, individuellement et en groupe : se faire accompagner, avant et une fois installé, est important pour débuter sa carrière d’éleveur dans les meilleures conditions, et tout au long de celle-ci pour pérenniser l’exploitation, techniquement et économiquement.

Après le coup de projecteur sur les étapes clés du parcours à l’installation agricole, en s’appuyant sur le cas concret d’un jeune éleveur, la chambre d’agriculture de Meurthe-et-Moselle insiste dans une autre vidéo postée sur Youtube sur le suivi une fois installé, en faisant témoigner cette fois non pas un jeune producteur laitier mais allaitant.

En 2018, Victor Valentin s’est associé avec son père en reprenant la ferme d’un tiers. À deux, ils produisent autour de 300 animaux par an sur 260 ha, dont 160 ha de cultures de vente (blé, orge de printemps et d’hiver), ainsi que du seigle pour le méthaniseur. Il y a cinq ans, ils ont investi dans une unité de méthanisation de 160 kWh pour « valoriser les effluents d’élevage ».

Suivi post-installation pendant 4 ans

L’accompagnement à l’installation en agriculture ne s’arrête pas dès que le jeune est installé. Il perdure pendant les quatre ans d’engagement jeune agriculteur pour voir si le plan d’entreprise (PE) est respecté et corriger le tir si besoin. Pour Victor, il a été assuré par la même conseillère installation qui l’a accompagné en amont, pour les démarches notamment et le PE, Sabine Morhain.

« Suivre les nouveaux installés sur les aspects plus techniques de leur métier d’éleveur, d’agriculteur, liés à leurs productions, est aussi important », estime-t-elle. Alors cette dernière « passe le relais » à ses collègues qui s’occupent de l’élevage bovin viande et des cultures, et animent des groupes de producteurs. Victor Valentin fait partie de ceux dédiés à chacune de ses deux filières.

Conseil collectif et individuel par production

Il a choisi de bénéficier des deux dispositifs proposés, collectif et individuel. Le premier permet d’échanger entre exploitants, de ne pas rester focalisé sur sa structure et de découvrir ce qui se pratique ailleurs, via des journées techniques, salons, forums, visites d’essais, d’exploitations, d’entreprises. Le second est orienté « gestion » avec « l’analyse de la comptabilité de la ferme et des conseils individualisés donnant des pistes d’amélioration et d’optimisation du système ».

Des informations sont partagées avec l’ensemble du groupe pour que chacun profite des enseignements à en retirer. « Sur le bilan, on étudie les produits, les charges opérationnelles et de structure pour aller jusqu’à l’EBE, voire plus selon les besoins de l’éleveur, par exemple travailler sur la marge, explique Orlande Mengin, conseillère élevage. L’idée est de réfléchir à la cohérence du système, et entre les différents ateliers. »

Les performances technico-économiques à la loupe

Alimentation, reproduction, renouvellement, élevage des génisses… le choix des thèmes abordés se fait avec les participants. Des passages réguliers dans chaque élevage permettent une étude plus approfondie « des rations, de la gestion des stocks, du pâturage, des pathologies éventuelles, en lien avec le contrôle de performances, pour analyser le résultat vache par vache et adapter les préconisations ».

Même chose côté productions végétales avec le suivi agronomique et la gestion de parcelles, collectif avec des tours de plaines et des réunions techniques, et individuel dans les champs de chaque agriculteur ou au bureau selon les sujets à traiter. Là encore, les performances technico-économiques des exploitations sont épluchées individuellement.

Optimiser le système via l’EBE, la marge…

« Nous essayons d’innover dans les thématiques évoquées. Les échanges entre les jeunes et les exploitants plus expérimentés sont toujours enrichissants », insiste Maxime Salot, conseiller agronomie-environnement. La conseillère installation du jeune producteur se réjouit de le voir « s’investir dans cet accompagnement individuel et collectif en élevage comme en cultures ».

Novice dans les vaches allaitantes (création d’atelier, pas de formation spécifique), ce dernier apprécie de pouvoir « se comparer aux autres, et notamment ses marges, pour se perfectionner ». Se faire ainsi accompagner est certes essentiel quand on débute, mais reste bénéfique tout au long de sa carrière d’éleveur.