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L’or et l’argent au firmament, le cuivre et le café galvanisés


AFP le 27/09/2024 à 23:42

L'or a atteint des sommets inexplorés cette semaine, principalement tiré par les anticipations de coupes plus profondes des taux américains, qui ont également profité à un autre métal précieux, l'argent.

Le métal jaune a grimpé jeudi jusqu’au prix historique de 2.685,58 dollars l’once, après avoir battu record sur record plusieurs jours d’affilée.

Le même jour, l’once d’argent a atteint les 32,71 dollars, du jamais vu depuis décembre 2012.

« L’accélération des baisses de taux par les principales banques centrales » comme la Réserve fédérale (Fed), « les tensions géopolitiques persistantes », notamment au Proche-Orient, ainsi que les achats des banques centrales pour alimenter leurs réserves, « créent un environnement favorable » à ces deux métaux considérés comme des valeurs refuges, résume Fawad Razaqzada, analyste pour City Index.

S’y ajoute le regain de la demande indienne en or, en particulier en bijoux, en raison d’une baisse des taxes d’importations en juillet, juste avant une saison de fêtes et de mariages propices aux achats de cadeaux utilisés comme réserve de valeur.

La course folle de l’or pourrait cependant toucher à sa fin, estime Han Tan, d’Exinity, dans une note destinée à l’AFP, car des « indicateurs techniques signalent déjà ([que l’or se trouve en] condition de surachat », ce qui pourrait engendrer un repli des prix.

Par ailleurs, « l’argent a probablement bénéficié des importantes mesures de relance annoncées cette semaine en Chine », présageant d’une augmentation de la demande industrielle, ajoute Carsten Fritsch, analyste de Commerzbank.

Vers 14h20 GMT (16H20 à Paris), l’once d’or s’échange à 2.660,08 dollars, contre 2.621,88 dollars sept jours plus tôt à la clôture.

Le cuivre électrisé

Le cuivre a atteint son plus haut niveau depuis plus de trois mois sur la Bourse des métaux de Londres (LME) vendredi, poussé par la politique de relance de la Chine, premier importateur du métal rouge.

La tonne de cuivre est monté jeudi au-delà des 10.000 dollars, atteignant 10.095 dollars, son plus haut en session depuis début juin.

Compte tenu des mesures de soutien économique annoncées par la Chine, « le cuivre devrait connaître sa meilleure semaine depuis mai, les investisseurs ayant espoir que la demande industrielle se reprenne », explique Han Tan, analyste chez Exinity.

De nouvelles mesures chinoises annoncées vendredi devraient permettre d’injecter 127 milliards d’euros de liquidités sur les marchés financiers, qui s’ajoutent à d’autres annonces du début de semaine, notamment une baisse des taux d’intérêt et des prêts immobiliers moins chers.

Par ailleurs, la forte baisse des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui réduit les risques de récession aux États-Unis, est un second argument confortant les acheteurs, ajoute Han Tan.

« Dans ce contexte, les rapports allant dans le sens d’une baisse ont été ignorés », constate Barbara Lambrecht, analyste chez Commerzbank.

En effet, la performance du cuivre survient alors même que le groupe d’étude international du cuivre, ICSG, prévoit dans un rapport de marché publiée jeudi, un excédent d’approvisionnement de 470.000 tonnes de cuivre cette année.

En avril dernier, l’ICSG donnait une estimation de 162.000 tonnes de cuivre de surplus.

Sur le LME, une tonne de cuivre coûte 10.042,50 dollars vendredi, contre 9.476,50 dollars sept jours plus tôt à la clôture.

Le café toujours plus fort

Les cours du café ont atteint un nouveau sommet jeudi, toujours soutenus par des craintes d’approvisionnement au Brésil et au Vietnam.

A Londres, le robusta pour livraison en novembre a atteint 5.575 dollars la tonne jeudi, un nouveau record depuis le début du contrat en 2008.

« Les conditions climatiques sèches au Brésil et au Vietnam sont restées au centre des préoccupations », souligne Jack Scoville, de Price Futures Group.

Depuis le début du mois de septembre, le Brésil est en effet victime d’incendies géants dans un contexte de forte sécheresse.

Ces phénomènes météorologiques, susceptibles de nuire à la production du premier producteur mondial, « ont soutenu les cours », explique l’analyste.

Sur l’ICE Futures US de New York, la livre d’arabica pour livraison en décembre vaut 267,85 cents vendredi, contre 250,75 cents sept jours auparavant.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en novembre atteint 5.429 dollars contre 5.059 dollars il y a une semaine à la clôture.