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Guerre en Ukraine

La Russie limite les exportations de céréales et de sucre


AFP le 15/03/2022 à 16:20

La Russie a introduit des restrictions aux exportations vers quatre républiques ex-soviétiques sur les céréales, dont elle est une fournisseuse majeure, afin d'éviter des pénuries et une explosion des prix.

« La Russie introduit une interdiction temporaire d’exportation de céréales vers les pays de l’Union économique eurasiatique », a indiqué le service de presse du gouvernement russe dans la nuit de lundi à mardi.

L’UEE est une alliance économique réunissant cinq ex-républiques soviétiques (Russie, Kazakhstan, Bélarus, Arménie, Kirghizstan). Le gouvernement a également interdit « l’exportation de sucre blanc et de sucre de canne brut vers des pays tiers ».

Les restrictions sur les céréales resteront en vigueur jusqu’au 30 juin et celles sur le sucre jusqu’au 31 août 2022, indique le gouvernement russe, précisant que cette décision est prise « pour protéger le marché alimentaire intérieur face aux restrictions extérieures ». Pour les céréales, la mesure s’applique au blé, au méteil (mélange de blé et de seigle), au seigle, à l’orge et au maïs.

Un certain nombre d’exceptions sont prévues à cette règle, sur décision du ministère de l’agriculture. Ces exceptions comprennent les républiques auto-proclamées de Donetsk et Lougansk, dans l’est de l’Ukraine, dont Moscou a reconnu l’indépendance.

La Russie et l’Ukraine sont des exportateurs majeurs de céréales. Le conflit qui les oppose actuellement perturbe fortement ce marché. Le FMI et l’ONU ont alerté sur le péril qui pèse sur la sécurité alimentaire mondiale.

En Russie, les céréales et le sucre font partie des produits alimentaires ayant connu la plus forte inflation depuis le début de la pandémie. A tel point que de fin 2020 à juin 2021, les prix du sucre ont été régulés par les autorités.

Depuis plusieurs jours, des rationnements de certains produits, dont le sucre, ont été mis en place par certains supermarchés. Sur les réseaux sociaux, des images d’étalages vides se sont répandues que des journalistes de l’AFP n’ont cependant pas constatés dans un échantillon de commerces.

Selon l’agence de statistiques russe Rosstat, le prix du sucre a bondi de 13 % dans la seule semaine du 5 au 11 mars. Dimanche, les autorités ont déclaré qu’il n’y avait pas de pénurie de sucre. Mais selon certains médias locaux, dans des pays comme le Kazakhstan et le Kirghizstan le sucre a disparu des magasins et son prix a doublé.

Selon Mikhaïl Bourmistrov, directeur d’Infoline-Analytics, ces perturbations sont précisément dues aux mesures de contrôle des prix introduites par les autorités, certains vendeurs stockant le sucre afin d’attendre une hausse des prix ou alors tentant de le revendre aux consommateurs industriels, pour lesquels les prix sont plus élevés que pour les particuliers.

Lundi, le procureur général de Russie a ordonné une vérification auprès des producteurs de sucre afin de repérer de potentielles tentatives de créer une pénurie artificielle pour augmenter les prix.

Pour suivre les évolutions des cours des matières premières agricoles, rendez-vous sur les cotations Agri Mutuel.