Kiev détaille ses besoins à l’UE avant la période des semis
AFP le 08/04/2022 à 10:19
L'Ukraine a détaillé l'aide qu'elle réclame de façon urgente à l'UE pour ses agriculteurs, en pleine préparation des semis sur au moins la moitié de ses terres, a indiqué jeudi la Commission européenne, chargée par les Vingt-Sept de coordonner les acheminements.
Kiev a envoyé à Bruxelles « une liste mise à jour » des besoins les plus criants des agriculteurs ukrainiens, « incluant du carburant, des semences, des engrais, des pesticides, des médicaments vétérinaires et des machines agricoles », a indiqué le commissaire à l’agriculture Janusz Wojciechowski.
« Il faut que cette aide leur soit apportée très vite, dans les prochaines semaines, à temps pour les semis de maïs et de tournesol », a-t-il insisté, en marge d’une réunion à Luxembourg des ministres européens de l’agriculture, lors de laquelle est intervenu en visioconférence leur nouvel homologue ukrainien, Mykola Solsky.
L’Europe est aux côtés du peuple ukrainien.
Le ministre ukrainien de l’agriculture, Mykola Solsky, a pu présenter en Conseil des ministres ???? de l’agriculture un point sur les besoins en matière alimentaire et agricole, afin d’apporter la réponse européenne la plus appropriée. pic.twitter.com/XQPuhRZU0d
— Julien Denormandie (@J_Denormandie) April 8, 2022
Le commissaire a indiqué avoir transmis la semaine dernière aux États membres un courrier leur demandant quels dons ils pouvaient faire et leur précisant les canaux d’acheminement mis en place.
M. Solsky a affirmé aux Vingt-Sept que Kiev « s’efforçait de maintenir une production agricole là où c’est possible sur le sol ukrainien, et que 50 % à 70 % des terres du pays peuvent aujourd’hui être semées, et demain récoltées », a rapporté le ministre français Julien Denormandie, observant cependant que « cela dépendra de l’évolution » du conflit.
Face aux demandes « très précises » de l’Ukraine, l’aide européenne sera pilotée par la Commission, qui recensera les possibilités de chaque pays et coordonnera les acheminements, a précisé Julien Denormandie, alors que jusqu’à présent, les États s’organisaient en ordre dispersé. La France a notamment livré aux Ukrainiens des semences de pommes de terre, a précisé le ministre.
Par ailleurs, Kiev a demandé aux Européens de préparer dès maintenant des capacités de stockage en vue des récoltes à venir, ainsi que les moyens logistiques pour les sortir hors d’Ukraine.
« Faute d’accès aux ports de la mer Noire, il est essentiel d’améliorer les transports de fret avec l’Ukraine, par bateau sur le Danube ou par chemin de fer (…) S’il n’y a pas de progrès, les paysans ukrainiens risqueront leur vie dans les champs pour des céréales qui n’accéderont jamais aux marchés agricoles », a prévenu Janusz Wojciechowski.