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V. Dupoux Valette a fait basculer une parcelle de féveroles en tournesol


TNC le 06/05/2022 à 12:30
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Dans son assolement, Vincent Dupoux Valette compte 8 cultures : maïs, féverole, blé tendre, blé dur, colza, triticale, tournesol et orge. (©Vincent Dupoux Valette/Twitter)

Installé en Charente, Vincent Dupoux Valette a décidé de retourner une de ses parcelles de féveroles cette campagne, en faveur du tournesol. Il nous donne plus de détails sur le comment et le pourquoi.

« Cette parcelle de féveroles de 12 ha devait aller jusqu’à la récolte, mais les prix actuels m’ont fait changer d’idée », explique Vincent Dupoux Valette, En discutant notamment avec des collègues, l’agriculteur charentais a décidé de semer du tournesol à la place.

Semis de tournesol après strip-till

« C’est une parcelle irrigable. Cela est indispensable dans le secteur pour la culture du tournesol : sans, le potentiel est de 15 q/ha. Avec un tour d’eau, on peut plutôt espérer 30 q/ha », précise-t-il. À côté, il lui reste encore 12 ha de féveroles pour couvrir ses besoins en semences fermières (couverts et culture) de l’année prochaine et l’alimentation de son troupeau de vaches allaitantes. 

Concernant l’itinéraire technique, la parcelle de féveroles, qui a maintenant changé de destination, avait reçu un désherbage à l’automne et 50 unités de soufre. Le 2 mai, l’agriculteur a réalisé un passage de strip-till dans la parcelle, avec un coup de rouleau devant pour coucher les féveroles : 

Le lendemain, il a procédé au semis des tournesols et au désherbage. « Cela a été possible car c’est une parcelle sableuse. En terres argileuses, ça aurait été plus compliqué… Maintenant il faut surveiller les limaces et les oiseaux ».

Une démarche à la marge ?

Est-ce que cette démarche a été entreprise par beaucoup d’agriculteurs cette année ? Gabrielle Dufour, responsable communication d’Agridées, a mené l’enquête : « je constate qu’il y a des agriculteurs qui prévoient leurs assolements longtemps à l’avance et qui ne les modifient pas en fonction des actualités, et d’autres qui vont plutôt saisir les opportunités de ces actualités sur une partie de leurs cultures. Parmi les motivations pour augmenter la superficie de tournesol : l’échec d’une culture précédente (colza, pois..) ou le choix d’allongement d’une rotation (long terme), avec un « bon ratio prix de vente/coûts des intrants (hausse du prix du tournesol, culture moins gourmande en azote et en énergie, etc). ». 

« Un agriculteur témoigne d’avoir augmenté sa production pour répondre aux demandes des GMS suite aux pénuries liées à la guerre en Ukraine. Il a la particularité de transformer sur place et vendre son huile en circuit court. Mais le circuit court n’explique pas tout. Un autre collègue qui transforme et vend en circuit court ne souhaite pas augmenter sa production d’huile car il juge que le contexte est trop changeant », précise Gabrielle Dufour. 

La responsable communication d’Agridées a aussi recueilli le témoignage d’un agriculteur dans le Sud-Ouest, « qui souhaitait augmenter sa production de tournesol mais n’a pas pu, à cause d’une pénurie de semence, due au conflit Ukrainien et à la hausse des demandes des collègues ». Dès que la décision a été prise, Vincent Dupoux Valette s’était rapidement renseigné auprès de son fournisseur : « ça a été plutôt simple pour les semences, moins pour le désherbage », indique-t-il.

Dans l’enquête de Gabrielle Dufour, beaucoup d’agriculteurs insistent aussi sur le fait que le tournesol reste dans plusieurs secteurs une culture « risquée » à cause des dégâts d’oiseaux (corvidés, pigeons…) notamment.

Retrouvez tous les détails dans le fil de la conversation :