Les volaillers français plaident pour une vaccination au niveau européen
AFP le 27/12/2022 à 21:37
Face à une épizootie « inédite » de grippe aviaire, l'interprofession française de la volaille de chair appelle à une vaccination « dans toute l'Union européenne » quand le sérum sera disponible, sous peine de générer des distorsions commerciales, dans un communiqué diffusé mardi.
En France, où quelque 3,3 millions d’animaux ont été abattus depuis le 1er août, le gouvernement se fixe comme objectif de lancer la première vaccination de volailles à l’automne 2023.
L’Anvol, qui réunit 20 organisations représentatives de la filière, de l’accouvage à la distribution et restauration, appelle l’État français à mettre en œuvre une « diplomatie sanitaire » et à « agir pour que la vaccination contre l’influenza aviaire soit adoptée dans toute l’Union européenne ». « Il serait incompréhensible que certains États membres de l’UE, importants producteurs de volailles, refusent le cadre européen pour la vaccination et utilisent cet argument comme un avantage commercial », souligne l’Anvol.
À ce stade, il n’existe aucun vaccin suffisamment efficace, disposant d’une autorisation de mise sur le marché. Une réglementation européenne autorisant le principe de la vaccination « devrait en entrer en application fin février », selon le gouvernement, alors qu’il y a seulement un an, « professionnels et parties prenantes y étaient frontalement opposés ».
Cinq pays européens se sont lancés dans la course au vaccin. La France et la Hongrie travaillent sur un sérum pour les palmipèdes (canards, oies), les Pays-Bas et la Belgique pour les poulets et l’Italie pour les dindes.
Côté importateurs, reste le risque que certains pays refusent d’acheter des volailles ou produits issus d’oiseaux vaccinés, craignant que le vaccin masque la présence de la maladie et que le virus se diffuse ensuite chez eux à bas bruit.
Alors que « les exportations de la filière volaille française représentent plus d’un milliard d’euros par an », l’Anvol exige des garanties pour préserver l’équilibre économique d’une filière dont « les exportations représentent plus de 60 % du chiffre d’affaires ». « La fermeture de marchés d’export à la France aurait des conséquences désastreuses pour certains territoires en matière d’emploi », selon l’interprofession, qui revendique quelque 100 000 emplois dans le pays.
La France, 2e pays producteur de volailles de l’Union européenne en 2021, devrait passer à la 4e place, derrière la Pologne, l’Espagne et l’Allemagne, avec une offre en baisse de près de 10 % en 2022, année marquée par la flambée de l’influenza aviaire, selon une estimation de l’Anvol en septembre.