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Boulogne-sur-mer

Les pêcheurs bloquent le port, la criée fermée mardi en « solidarité »


AFP le 27/03/2023 à 17:39

Le port de pêche de Boulogne-sur-Mer est paralysé lundi par un mouvement des pêcheurs contre un projet européen de restriction de la pêche de fond, selon la préfecture, le comité régional des pêches et le Port, qui prévoit de fermer mardi sa criée par « solidarité ».

17 bateaux étaient mobilisés lundi matin à l’entrée du port de pêche, a constaté un correspondant de l’AFP. La préfecture du Pas-de-Calais a elle fait état d’une « vingtaine de bateaux », une action sans « impact sur l’activité du port de commerce ». L’action avait débuté vendredi soir avec au départ sept bateaux.

Le port de pêche est « à l’arrêt », les pêcheurs ayant cessé le travail, « rejoints » par des pêcheurs étrangers, a indiqué à l’AFP la direction du Port.

« Le Port Boulogne-Calais, gestionnaire de la criée – première criée de France – a décidé de garder porte close ce mardi en soutien », a-t-il précisé dans un communiqué. Il estime que le texte contesté, en discussion à la Commission européenne et qui interdirait la pêche « dans les aires marines protégées à tous les engins trainants de type chalut, senne et drague, pourrait pénaliser à nouveau très gravement la pêche boulonnaise ».

« Il faut que ça cesse, ce martelage écologique », a plaidé Olivier Leprêtre, président du Comité régional des pêches. « Entre les parcs éoliens, les extractions de granulat, les aires marines protégées, et les Anglais qui vont récupérer leurs eaux en 2026, il ne nous resterait que 20 % » des zones de pêche, s’est-il inquiété.

Avec 85 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2022, Boulogne-sur-Mer représente 5 000 emplois direct et indirects. Plus de 80 % de sa production est assurée par la pêche de fond, selon M. Leprêtre.

Selon Bruno Dachicourt, secrétaire général du syndicat des marins-pêcheurs CFTC, le port comptait il y a quelques décennies quelque 70 navires de pêche hauturière contre 5 aujourd’hui, 120 chalutiers désormais réduits à 35, et 80 fileyeurs dont il ne reste plus qu’une trentaine.

Des pêcheurs en colère avaient déjà manifesté à Lorient vendredi et à Rennes mercredi, pour protester contre les réglementations européennes, la pression administrative, et le prix élevé du gasoil.