Les éleveurs montent au front contre la viande importée

Le 9 mars, la FRSEA et les JA d'Auvergne Rhône Alpes ont mené une opération de contrôle des prix et des provenances dans un magasin Carrefour de la banlieue lyonnaise. L'occasion de constater la commercialisation de viande importée. Les opérations de contrôle vont se poursuivre, avec une mobilisation devant le magasin Carrefour de Laval jeudi 11 mai.

Mardi 9 mai, les JA et la FRSEA Auvergne Rhône Alpes ont organisé une manifestation devant le magasin Carrefour d’Ecully, en banlieue de Lyon. L’objectif : dénoncer la présence de viande bovine d’importation dans les rayons.

« Carrefour n’est pas la seule enseigne à le faire », concède François Garrivier, vice président de la FRSEA de la Loire, « mais elle ne s’en cache même pas ! ». C’est du moins ce que laissent entendre les opérations promotionnelles en cours sur de la viande bovine. Dans les rayons, viandes françaises, allemandes et britanniques se partagent les étales. 

Action devant Carrefour Ecully des sections bovine @FRSEA_AURA et @JA_AU_RA : ??viande bovine importée dans les rayons au détriment de nos #éleveurs…Exigeons l’origine #française pour manger une viande produite selon nos exigences ? préserver notre modèle d’élevage herbivore pic.twitter.com/ki4bSDbnrd

— FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes (@FRSEA_AURA) May 9, 2023

Baisser les prix à tout prix

« À travers l’importation, les enseignes essaient de nous mettre en concurrence avec les viandes étrangères pour faire baisser les prix. » Une tentative qui ne passe pas pour les éleveurs, alors que la tendance est à la baisse sur le marché des jeunes bovins depuis quelques semaines. « L’attitude de la distribution est insupportable vis-à-vis des éleveurs, poursuit l’élu. Ce n’est pas aux éleveurs de payer pour le prix inflation. »

Côté distributeur, on explique le recours aux pièces d’importations est une réponse au manque de disponibilité sur certains morceaux. Mais cette fois encore, la pilule ne passe pas. « Peut-être faudrait-il s’interroger sur les causes de ces problèmes d’approvisionnement ! » ironise François Garrivier. « Il faut que les enseignes assument qu’elles sont à l’origine de la baisse du cheptel français avec leurs politiques de prix bas », poursuit l’agriculteur.

Et plus globalement, le syndicat dénonce l’ambiguïté des grandes surfaces sur l’indication de la provenance des viandes. « Les distributeurs n’ont pas toujours des positions claires ». C’est d’ailleurs une erreur d’étiquetage qui aura motivé la mobilisation devant le magasin d’Ecully. En cause, l’utilisation du logo VBF (viande bovine française) sur des portions de viande d’origine allemande.

Action sur les origines des viandes bovines de la @FRSEA_AURA : sous couvert de pouvoir d’achat, @CarrefourFrance fait ses marges sur quelques morceaux d’origine étrangère ! Petit tour du monde : Allemagne, Royaume-Uni (???)…

Aucun respect des éleveurs bovins français !!! pic.twitter.com/SqEVi6BFjg

— FNB (@EleveursBovins) May 9, 2023

Les mobilisations se poursuivent

Les mobilisation en magasin devraient se poursuivre. La FDSEA de la Mayenne a lancé un appel à vérifier l’origine des produits agricoles et des prix jeudi 11 mai dans un magasin Carrefour à Laval. 

« La tentation est forte pour certains distributeurs de se fournir à l’importation, et d’abandonner l’approvisionnement français. Quelques mauvais élèves ont d’ailleurs tenté de passer à l’acte… » explique la FDSEA les JA de la Mayenne dans un communiqué de presse.

À travers cette mobilisation, le syndicat espère également évoquer la problématique du prix de la viande. Alors que Bruno Le Maire appelle les industriels à répercuter la baisse des prix des matières premières agricoles, la FDSEA 53 craint que ces baisses se fassent au détriment des agriculteurs.