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Décapitalisation, concentration

L’évolution de l’élevage bovin impose une restructuration des négociants en bestiaux


TNC le 26/06/2023 à 18:19
Transport-vache

Depuis 2016, les négociants doivent composer avec une diminution du cheptel bovin de 850 000 têtes.

La Fédération française des commerçants en bestiaux (FFCB) s'est penché sur le thème de l’adaptation du métier, en amont de son 80e anniversaire. L’interprofession a reconnu l'ampleur des répercussions de la décapitalisation sur une activité amenée à se réorganiser.

Les cadres de la FFCB (Fédération française des commerçants en bestiaux) ont dressé un tableau de la profession à l’approche de la célébration de son 80 e anniversaire au château de Giscours. À l’occasion d’un point presse le 22 juin, ils ont présenté l’événement placé sous le signe de l’évolution du métier de négociant. Dans un contexte de diminution significative des troupeaux et face au défi démographique qui affecte également les négociants en bestiaux, le syndicat patronal a voulu démontrer sa capacité à opérer sa transition. 

Une nécessaire restructuration

« Avec  850 000 vaches en moins depuis 2016, les éleveurs, les abatteurs et les metteurs en marché sont particulièrement inquiets.Nos entreprises vont devoir se restructurer. La pyramide des âges va nous aider mais il est obligatoire que celles-ci s’interrogent et se regroupent. Au niveau des abatteurs à l’aval, il y aura à l’avenir des fermetures de site. La fédération sera bien entendu présente pour les aider dans ce grand chantier », estime Dominique Truffaut, président de la FFCB.

Le secteur souffre d’une baisse structurelle de sa population mais également des conséquences d’une diminution du cheptel bovin. La baisse du nombre d’animaux, combinée au poids constant des charges fixes, a sensiblement fragilisé l’activité de ces professionnels. Les négociants en bestiaux doivent en conséquence concentrer leurs unités de production. Dans ce contexte, la fédération évoque en outre la solution de la contractualisation volontaire sur certains secteurs afin de sécuriser les revenus d’une filière qui serait au « bord de la rupture ».

L’adaptation du métier

« Aujourd’hui, notre métier s’est réorganisé, beaucoup de choses se sont industrialisées. On travaille à l’export, sur des pays lointains comme le Kazakhstan ou la Mongolie, ça demande d’être très pointu au niveau sanitaire, sur le cahier des charges. Plusieurs entreprises en France on dû s’adapter afin de répondre à ce type d’appels d’offres.  De nombreux contrats d’approvisionnement ont été mis place avec les éleveurs  pour garantir les volumes », explique Alexandre Berthet, président de la commission import-export.

Le redimensionnement des fermes permet notamment de mieux prendre en compte les nouvelles attentes des clients en termes d’approvisionnement, de normes sanitaires et environnementales avec le développement du transport bas carbone. Le sujet du bien-être animal et les questions sociétales ont égalementfortement pesé sur l’évolution des pratiques des négociants de bestiaux.  « Pour valoriser le métier et répondre aux attentes des consommateurs, la fédération a décidé il y a maintenant deux ans, de créer le label de responsabilité sociétale Qualinégoce », rappelle Dominque Truffaut.

Cette démarche repose sur la prise en compte de la bientraitance animale, la biosécurité, le respect de l’environnement et les bonnes conditions de travail des collaborateurs et des partenaires. Dans ce cadre, la fédération a notamment travaillé sur l’adaptation des temps de transport et l’optimisation de la livraison des animaux, la prise en charge des alertes de température ou encore l’adoption d’un référent bien-être animal.