Une litière en plaquettes pour les bovins viande
TNC le 04/09/2023 à 14:40
Julien Maury, éleveur en Dordogne a troqué la paille contre des plaquettes forestières pour la litière de ses vaches allaitantes. À raison de 5 à 6 m3 de plaquettes par animal, cela lui permet d'être autonome en matériaux absorbants.
Dans une vidéo réalisée par la Chambre d’agriculture de Haute-Vienne, Julien Maury revient sur l’utilisation des plaquettes de bois en litière pour ses bovins viande. Avec une centaine d’hectares de SAU, en partie mobilisés par la production de tabac et de semences, l’agriculteur ne dispose pas de suffisament de paille pour ses productions de veaux sous la mère et broutards. « On cherchait une alternative à la paille, vu les difficultés d’approvisionnement qu’on peut connaître, et qu’on connaîtra par le futur » explique Julien Maury.
Pour ce faire, l’éleveur de Dordogne mise sur la production de plaquettes forestières sur son exploitation. « On l’utilise en monocouche, sur 20 à 30 cm » détaille l’agriculteur. Il compte ainsi 5 à 6 m3 de plaquettes par vache. « On vient ensuite brasser la litière avec un outil à dent de type cultivateur ou rotalabour tous les jours ». L’opération permet d’aérer la litière de sorte à ce qu’elle ressuie.
18 €/t pour le broyage
Question approvisionnement, il mise sur le bois issu de forêts en propriété. « Je stocke le bois sec en bout de parcelle ». Le broyage est assuré par la Cuma. Une opération qui revient à 18 € HT/ t. À noter qu’une tonne de plaquette correspond à un volume de 3 à 4 m3 de matériaux. En cas d’achat, compter dans les 90 à 100 € HT par tonne livrée.
Mais les plaquettes ont de nombreux points forts. Elles sont drainantes et offrent un lieu de couchage confortable pour les vaches. Cela permet également de limiter le travail d’astreinte en supprimant le paillage. « Il y a beaucoup moins d’apport de matière à réaliser, et donc forcément moins de travail de curage avec moins de fumier à sortir » apprécie Julien Maury. D’autant que le fumier obtenu est plus concentré, une manière de limiter également les frais d’épandage. L’éleveur bénéficie également de matériaux locaux, grace aux ressources forestières de sa région.
Parmi les inconvénients, l’éleveur lui reproche son aspect, assez dégradé en fin de saison : « au bout de quelques mois d’installation, on a une litière assez noire ».