Les agriculteurs français numéros 1 du recyclage de plastique !
TNC le 09/10/2023 à 09:00
Les industriels, à l’image de Tama, numéro 1 mondial de la ficelle et du filet agricoles, et les exploitants sont mobilisés pour réduire l’usage, favoriser la réutilisation de cette matière et chercher des alternatives.
« Le plastique n’est pas négatif, c’est son usage unique qui l’est. Il faut lui offrir une deuxième, une troisième, une quatrième vie… » martèle Éric Dissais, directeur technique chez Tama, numéro 1 mondial de la ficelle et du filet agricoles, lors d’une conférence organisée au Sommet de l’élevage sur le recyclage de cette matière à la fois essentielle et problématique. Indispensable pour bon nombre de tâches, comme le transport, ses conséquences sur la planète et les êtres vivants sont dans le même temps dramatiques : micro plastique dans le sol, des animaux qui en ingèrent – « les agents d’abattoirs en trouvent de plus en plus dans les abdomens » — et de grandes difficultés à gérer les masses de détritus générées.
Les acteurs du secteur, à l’image de Tama, s’impliquent. Déjà à la source : en 1993, 3 000 m de filet et 2 000 m de ficelle de l’entreprise pesaient respectivement 42 kg et 17 kg. En 2023, ils affichent 27 kg et 14 kg sur la balance. Les métaux lourds ont été bannis de la production par Tama. Une solidité accrue permet également de faire plus de balles avec la même quantité de ficelle et filet. Les agriculteurs apportent également leur pierre à l’édifice. Avec Adivalor, l’éco-organisme en charge de la gestion des déchets d’agro-fourniture qui fédère 350 industriels ou importateurs contributeurs, 1 300 distributeurs partenaires et 300 000 exploitants agricoles, 13 000 t sont collectées chaque année. En 2013, ce n’était que 2 500 t. « Aucun pays n’est aussi exemplaire que la France dans ce domaine », souligne Éric Dissais.
Des solutions pour remplacer le plastique
Mais si la prise de conscience est là, les chiffres restent colossaux. L’Europe produit 29,2 millions de tonnes de déchets plastiques par an. L’agriculture représente environ 5 % de ce total, soit 1,17 million de tonnes. Attention, la part qui aboutit au recyclage commence à fondre comme neige au soleil à partir de maintenant. Car sur cette masse, 419 000 tonnes sont déjà perdues d’emblée (brûlées, éparpillées dans la nature…) et 756 000 tonnes sont collectées. Sur cette collecte seules 444 000 tonnes sont du « vrai » plastique, le reste se composant de déchets végétaux, terre… 121 000 tonnes, impossibles pour diverses raisons à recycler, partent alors en décharge. 300 000 servent à fournir de l’énergie. Et, enfin, 173 000 tonnes sont recyclées. Soit 14 % des déchets imputables à l’agriculture.
Heureusement, la technologie progresse. Chez Tama, 38 ingénieurs planchent sur le sujet. « Nous sommes implantés sur toute la planète. Alors les tests sur les moissons, c’est quasiment en continu chez nous », assure le directeur technique. La ficelle TamaCycle contient aujourd’hui jusqu’à 30 % de ficelle recyclée. L’objectif est d’atteindre les 60 %. Pour les filets, la tâche est plus ardue. « Des filets neufs avec des vieux filets, nous n’y arrivons pas encore car il faut du polyéthylène haute densité. La part de matière recyclée que nous y injectons provient de l’industrie, des produits médicaux… », poursuit Éric Dissais. Et comme le meilleur déchet plastique est celui qui n’existe pas, l’idéal serait de trouver des alternatives fiables. « C’est encore top secret mais nous avons des solutions pour remplacer le plastique », promet-on chez Tama.