Le Pas-de-Calais toujours inondé, mais repassé en vigilance orange
AFP le 15/11/2023 à 09:20
Soumis depuis près de deux semaines à des intempéries exceptionnelles, le département du Pas-de-Calais a affronté mardi un énième épisode pluvieux, mais en dépit de nouvelles inondations, les crues semblent mercredi matin un peu moins importantes.
Placé en vigilance rouge mardi en fin d’après-midi, le département connu pour ses vastes zones de marais, est repassé mercredi matin en vigilance orange, selon le bulletin de 06h00 de Météo-France. Dans les Alpes, la Haute-Savoie est elle en rouge en raison de possibles débordements dans le secteur de l’Arve, où des routes ont été fermées.
Dans le Pas-de-Calais, qui vit depuis plus de dix jours les yeux rivés sur ses cours d’eau, il ne pleut pas mercredi matin, mais de nombreux champs sont encore gorgés d’eau, voire inondés, après les fortes précipitations de mardi.
Aux côtés du président de la République dans le Pas-de-Calais pour soutenir les agriculteurs touchés par les inondations.
Nous activons le dispositif de l’assurance récolte rénovée, et son indemnisation de solidarité nationale, ainsi que les calamités agricoles, qui vont… pic.twitter.com/PXrQzcSUWz
— Marc Fesneau (@MFesneau) November 14, 2023
La commune de Saint-Étienne-au-Mont, près de Boulogne-sur-Mer, est inondée depuis mardi soir et les routes toujours barrées au petit matin, a constaté un journaliste de l’AFP. Une coulée de boue a notamment détruit le mur d’une maison. La route est également coupée à proximité de Saint-Léonard, dans le même périmètre, où coule la Liane.
Cette rivière, considérée mardi comme la plus à risque, continue selon Vigicrues de subir des crues très importantes, tout comme l’Aa, la Canche et l’aval de la Lys. Une crue « très importante » et même « supérieure à celle de la semaine dernière » se propage par ailleurs sur la Hem.
Maintien #VigilanceRouge crues de l’#Arve (#Hautesavoie) ; 18 cours d’eau en #VigilanceOrange crues dans le #PasdeCalais, le #Nord, la #Charentemaritime, la #Vendée, le #Doubs, le #Jura, la #Savoie, l’#Isère, l’#Ain, le #Rhône et la #Drome. Consultez https://t.co/wS98gcDiHDpic.twitter.com/WRLrrZlXMN
— Vigicrues (@Vigicrues) November 15, 2023
Etat de catastrophe naturelle
Le Pas-de-Calais a subi successivement la tempête Ciaran le 2 novembre, des crues record le 7 novembre et des précipitations intenses les 9 et 10 novembre. Depuis le 6 novembre, environ 1 400 personnes ont été évacuées. De nouvelles évacuations ont eu lieu mardi dans des communes proches de Saint-Omer et de Boulogne-sur-Mer.
Le reconnaissance en état de catastrophe naturelle de plusieurs communes du Nord et du Pas-de-Calais a été publiée mercredi dans le Journal officiel. Le président Emmanuel Macron avait annoncé mardi cette reconnaissance pour 244 communes, soit 214 dans le Pas-de-Calais et « une trentaine dans le Nord ».
En déplacement mardi dans le Pas-de-Calais, le chef de l’Etat a annoncé le déblocage d’un « fonds de soutien » de 50 millions d’euros à destination des collectivités touchées. Un autre « fonds exceptionnel de soutien » pour les agriculteurs sera également lancé.
« Pas suffisant »
« Ça ne sera pas suffisant », a estimé sur France Bleu Nord le président PS du Pas-de-Calais, Jean-Claude Leroy, précisant que le département avait pour sa part « provisionné 10 millions ». « Mais là encore, ça ne sera pas assez. » Les crues qui frappent le Pas-de-Calais depuis une dizaine de jours sont exceptionnelles par leur durée et leur intensité et s’inscrivent dans un contexte de précipitations sur la France extraordinaire.
« C’est la première fois que le pays enregistre un tel cumul sur 26 jours consécutifs toutes saisons confondues », a souligné lundi soir Météo-France dans un bilan des précipitations entre le 18 octobre et le 12 novembre (cumul moyen de 215,4 mm).
S’ils constituent des phénomènes naturels, les inondations, cyclones et sécheresses peuvent être amplifiés par le réchauffement climatique généré par les activités humaines. Emmanuel Macron a estimé mardi que « l’adaptation de notre pays au dérèglement climatique suppose de repenser toutes nos habitudes » mais assuré que, « oui, on continuera à habiter, à vivre, à pouvoir travailler dans le marais » qui entoure Saint-Omer.