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Blé dur

Le marché du blé dur reste tendu


TNC le 20/11/2023 à 16:00
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Le stock mondial de blé dur tomberait à 4,1 Mt en fin de campagne 2023/24, contre 8,7 Mt sur la moyenne quinquennale (© TNC)

Entre production en baisse et échanges en hausse, la situation sur le marché du blé dur s’annonce tendue sur 2023/24. Le stock de fin de campagne devrait chuter, à l’échelle mondiale comme à l’échelle française, et le différentiel de prix entre blé dur et blé tendre est en forte hausse.

La situation est toujours tendue sur le marché mondial du blé dur sur la campagne de commercialisation 2023/24, soulignait le 15 novembre Marc Zribi, responsable de l’unité Grains et sucre de FranceAgriMer, lors d’un point presse.

Le Conseil international des céréales (CIC) estime une « hausse sensible des échanges, aussi bien par rapport à la moyenne quinquennale que comparé à 2022/23, et cela pour faciliter les approvisionnements des régions importatrices face à une production en diminution sensible ».

Les disponibilités mondiales de blé tendre pour cette campagne atteindraient de fait 37,9 Mt contre 43,4 Mt en moyenne sur les cinq campagnes précédentes. Les échanges sont estimés à 9,3 Mt contre 8,3 Mt en moyenne cinq ans. Si bien que le stock final tomberait à 4,1 Mt, contre 6,6 Mt fin 2022/23 et 8,7 Mt en moyenne sur 2028/19 à 2022/23.

En matière d’échanges, l’UE-27 devrait à nouveau se trouver en tête des pays importateurs de blé dur, avec 3,41 Mt importés (+ 26 % par rapport à 2022/23), suivie par les pays du Maghreb : 1,4 Mt pour l’Algérie, 1,12 Mt pour le Maroc et 0,8 Mt pour la Tunisie.

Côté exportateurs, on peut « noter l’arrivée de la Turquie sur les échanges internationaux de blé dur à des niveaux peu connus auparavant » : le CIC estime les exportations du pays à 3,58 Mt sur 2023/24 (+ 80 % par rapport à 2022/23), par loin des 3,86 Mt canadiens.

Notons néanmoins que « le CIC inclut les pâtes dans sa méthodo. De l’autre côté, les professionnels parlent de 1,7 Mt de blé dur en grain exportés sur cette campagne par la Turquie, dont 1,2 Mt déjà réalisés ».

« On observe depuis quelques années le retour à une progression des surfaces qui laissent penser que la Turquie pourrait redevenir un acteur majeur du marché mondial du blé dur », avec une « montée en puissance de la production et des exportations », précise Marc Zribi.

Les surfaces et la production de blé dur en Turquie sont en hausse depuis quelques campagnes. (© FAM, CIC, Reuters)

Il note par ailleurs que les prix du blé dur « se stabilisent à des niveaux extrêmement élevés, à plus de 400 $/t en Fob » (environ 366 €/t), et donc à « un différentiel entre blé dur et blé tendre qui a tendance à évoluer fortement à la hausse ».

Côté français, le bilan français du blé dur reste aussi « très tendu ». Avec une production en baisse de 5 %, des utilisations domestiques en hausse de 4 % et des exportations de grain en baisse de 6 % par rapport à 2022/23, FranceAgriMer estime désormais que le stock final français de blé dur descendra à 116 Mt, soit une baisse de 30 % d’une campagne sur l’autre.

Pour la prochaine campagne, les intempéries de ces dernières semaines pourraient légèrement impacter la production. « Il y a des blés tendres qui n’ont pas pu être semés, peut-être que des gens repartiront sur du blé dur parce que ça sera semé plus tard, mais ça va être marginal », nuance cependant Benoît Piètrement, président du conseil spécialisé « grandes cultures » de FranceAgriMer (FAM).