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Crise viticole

Des milliers de viticulteurs du Sud appellent l’Etat à « agir vite »


AFP le 25/11/2023 à 16:50

Plusieurs milliers des viticulteurs (5 000 de source syndicale, 4 000 selon la préfecture) ont manifesté bruyamment samedi à Narbonne pour demander à l'Etat d'« agir vite » face à la crise que connaît leur secteur, touché par des « fléaux exceptionnels ».

« Monsieur le ministre, il est essentiel d’agir vite », a martelé Jérome Despey, premier vice-président de la FNSEA et viticulteur dans l’Hérault, devant une foule dense rassemblée sur la place de l’hôtel de ville de Narbonne (Aude) qui arborait des panneaux portant des slogans comme « on veut vivre de notre métier », « viticulture ruinée » ou « la viticulture ne nourrit plus nos gamins ».

« La situation est grave, chacun a compris que la crise viticole peut avoir des conséquences sur tout un pan de l’économie », a dit M. Despey, déplorant l’avalanche de « fléaux exceptionnels » touchant la profession et estimant qu’il y avait « plus que jamais besoin d’un véritable plan d’action pour la filière ».

« Il y a eu le Covid, le conflit ukrainien, l’augmentation des coûts de production de 20 à 30 %, le gel puis la sécheresse pour les uns, le mildiou pour les autres », a énuméré le syndicaliste, estimant qu’« au moins 60 millions d’euros » devaient être mis sur la table pour aider la profession.

« Nous, femmes et hommes de la ruralité, sommes décidés à tout faire pour sauver notre viticulture, celle que nos anciens nous ont laissée, celle d’aujourd’hui et celle des enfants de demain », a de son côté déclaré Frédéric Rouanet, président du syndicat des vignerons de l’Aude, rappelant le passé de Narbonne, « lieu historique de contestation viticole ». « La viticulture se meurt, Paris doit répondre ! », a lancé M. Rouanet.

Les deux syndicalistes ont en outre fustigé les écologistes, qualifiés d’« activistes dogmatiques et obscurantistes » par M. Despey et d’« extrêmistes de l’Environnement » par M. Rouanet, tandis qu’un représentant des Jeunes Agriculteurs, Fabien Mariscal, les qualifiaient « d’escrologistes ».

« Pendant qu’on bosse pour les faire bouffer, eux passent leur temps à nous emmerder », a crié M. Rouanet, chaudement applaudi. Peu avant 16h, les milliers de manifestants, parmi lesquels se trouvaient une vingtaine d’élus portant écharpe tricolore et autocollant « Buvez du vin, c’est bon pour la santé », se sont élancés, avec force pétards, pour un défilé dans les rues de la ville.