Osiris Agriculture supprime la corvée de l’irrigation avec son robot

La jeune société basée dans le Nord de la France va tester et effectuer des démonstrations cet été avant une commercialisation annoncée pour 2025. Elle annonce une économie d’eau de 30%.

Il était une fois trois jeunes fils d’agriculteurs venus du Nord, dont un voyait son papa s’échiner chaque été à irriguer ses champs de patates, alors qu’il croulait déjà sous le travail à cette période. Passionnés de nouvelles technologies, les trois amis décident alors de créer un robot pour soulager le paternel éreinté.

Pour mettre toutes les chances de leur côté, ils appellent leur société Osiris Agriculture, du nom du dieu égyptien de l’agriculture, associé à un phénomène mythique d’irrigation et de fertilisation, les inondations du Nil. Et après avoir réuni, en 2023, 2,25 millions d’euros pour industrialiser leur modèle, il s’apprêtent à tester cette année deux machines, la démonstration de leur savoir-faire.

Une irrigation plus homogène

« Nous sommes en lien avec un concessionnaire bien installé de notre région », avance Alexis Carlier, ingénieur en intelligence agronomique chez Osiris Agriculture, sur le stand de la startup présente au Fira, le salon mondial de la robotique organisé à Toulouse du 6 au 8 février. La commercialisation est annoncée pour 2025.

Après avoir multiplié les versions, Osiris Agriculture a opté pour une largeur de 36 – 38 mètres, une dimension « avec laquelle les agriculteurs ont l’habitude de travailler ». Pour simplifier, c’est une rampe mobile dotée de buses et associée à une bobine renversée, le tout alimenté par un tuyau de 600 m, branché à une sortie d’irrigation, que le robot enroule et déroule. L’écartement des roues est variable, de 1,8 m à 2,7 m.

Le robot promet 30% d’économie d’eau par rapport à un canon classique. « L’irrigation est plus homogène. Il y a moins d’évapotranspiration. On arrose moins, plus souvent et plus précisément. Cela a également pour effet d’augmenter la production », souligne l’ingénieur.

Fertiliser en même temps

Entièrement autonome, le robot, qui bénéficie d’un guidage RTK, se déplace selon un trajet optimisé sur une parcelle géoréférencée au préalable. Il est alimenté par des batteries et l’énergie créée grâce à l’eau sous pression, soit une économie annoncée d’électricité de 20% par rapport à un enrouleur. « Nous sommes à 0,8 bars, il y a besoin de moins de pression », précise Alexis Carlier.

Osiris Agriculture s’intéresse fortement à la « fertirrigation », c’est-à-dire rajouter des engrais lors de l’arrosage. La rampe étant large et apte à recevoir de nombreux capteurs et caméras, l’ajout de GPR (Ground Penetrating Radar) capables de détecter l’humidité du sol et donc d’irriguer uniquement à bon escient, ou de caméras auscultant l’aspect et la couleur de la plante est dans les tuyaux.