Passer de 7 à 3 repas par semaine
Alimentation et fourrages le 05/12/2014 à 16:03
En élevage allaitant, il est possible de distribuer l’alimentation un jour sur deux sans détériorer les performances des animaux, notamment durant les périodes froides. Cette pratique limite le temps d’astreinte, ce qui est particulièrement appréciable le week-end.
Un tiers le lundi, un tiers le mercredi et un tiers le vendredi. Le passage de la distribution d’une ration quotidienne à trois ou quatre apports par semaine a été testé sur les stations expérimentales des Etablières (79) et de Jalogny (71) avec des vaches charolaises (voir l’étude de l’Institut de l’élevage et de la Chambre d’agriculture de Vendée). Aucune diminution des performances n’a été enregistrée avec cette pratique qui a permis de réduire la durée du travail d’alimentation de 30 à 50 %. Le gain de temps est de l’ordre de 3 heures par semaine et apporte de la souplesse dans l’organisation du travail.
Les animaux consomment 60 à 75 % du fourrage distribué le premier jour. Le lendemain, il suffit de leur rapprocher ce qui reste. Pour régulariser le niveau d’ingestion, il est conseillé de mettre du fourrage grossier (foin de 1ère coupe ou paille de qualité correcte) à disposition en libre-service. Sur l’alimentation hivernale des génisses et des vaches allaitantes en régime à base d’ensilage rationné, aucun impact négatif n’a été mesuré sur les performances des animaux. Seule une légère surconsommation du fourrage mis en libre-service en râtelier a été constatée, principalement due à un gaspillage lié à ce mode de distribution.
Dans cette étude, la simplification de la distribution en hiver n’a pas présenté d’aggravation des pertes de poids sur les vaches vêlées à l’automne (septembre) et a permis un maintien des croissances des veaux autour de 1.045 g par jour, identiques au lot témoin alimenté quotidiennement.
:
Cumul de trois années d’expérimentation avec 65 vaches témoins et 65 vaches essais. (Source : Idele 3R)
Pour les ensilages et les enrubannages, il y a peu de risque que le fourrage chauffe en hiver. Par contre, il convient de rester vigilant en période estivale car la reprise des fermentations peut avoir des conséquences sur la qualité de l’ensilage distribué et donc sur les performances des animaux, en particulier pour les jeunes bovins à l’engraissement.
S’il n’est pas directement mélangé à la ration, le concentré est apporté en même temps que le fourrage, c’est-à-dire trois à quatre fois par semaine lorsque les quantités sont inférieures à 1 kg par animal et par jour. Dans le cas contraire, ce dernier doit être distribué tous les jours.
Lors des essais réalisés sur les sites expérimentaux, il a été constaté que les animaux sont plus calmes en distribuant la ration un jour sur deux, que lorsque les aliments sont distribués tous les jours. Enfin, pour les lots de grande taille et avec des besoins élevés (génisses en croissance par exemple), il convient d’être attentif aux phénomènes de concurrence qui limiteraient l’accès à l’auge pour certains animaux.
Cette pratique est également mise en œuvre dans quelques élevages ovins viande. Cependant, aucun essai comparatif n’a été réalisé dans cette production afin de mettre en évidence les intérêts et les limites de cette pratique.
N.B : Auteur : Laurence Sagot