Accéder au contenu principal
Moisson

Bien souffler sa presse : les astuces pour éviter les flammes


TNC le 11/07/2024 à 05:22
Presseapaille

Graissage et dépoussiérage doivent être effectués quotidiennement en pleine saison. (© TNC)

Jean-Christophe Charriau, chef d’atelier pour une Cuma en Loire-Atlantique, nous donne quelques tuyaux pour bien entretenir ses presses pendant la saison. L’objectif : éviter les pannes et les incendies.

« Chez nous, l’entretien est journalier. Chaque chauffeur souffle sa presse le matin avant de partir », explique Jean-Christophe Charriau, chef d’atelier. Et avec un round baller, une presse enrubanneuse et une presse à balles carrées sur la Cuma, autant dire qu’il rencontre tout un panel de machines !

Tout d’abord, prendre son temps « un bon soufflage, c’est minimum 30 minutes sur un round baller, et 1 h sur un big », estime Jean-Christophe. Le jeu en vaut la chandelle quand on sait à quel point les départs de feu sont rapides. « Concrètement, le travail est à peu près le même sur une presse à balles rondes ou carrées. Ça prend juste un peu plus de temps sur les bigs car il y a plus d’organes ».

Pour le soufflage, opter pour un compresseur de chantier avec une bonne soufflette. « Tout dépend des modèles, mais certains compresseurs de tracteur ne soufflent pas assez fort pour faire un dépoussiérage sérieux ».

Retirer le plus de paille et de poussière possible

Une fois les outils en main, reste à faire le tour de la machine. « C’est assez simple, il faut retirer le plus de paille et de poussière possible ». Dégager les endroits encombrés, ainsi que les pièces en mouvement. Le combo poussière et menue paille associés aux frottements répétés des pièces en mouvement est un excellent précurseur d’incendie ! Retirer également les petites pierres, et autres indésirables que l’on pourrait retrouver sur la machine.

Prendre soin des roulements

C’est aussi l’occasion de vérifier la mécanique. « Il faut être très vigilant sur les roulements ». Un roulement qui frotte constituera un point de chauffe sur la presse. « Couplé avec un peu de poussière, ça peut aller très vite », tranche Jean-Christophe. En bref, si la bague est abîmée ou s’il fait du bruit, mieux vaut le changer par sécurité.

En profiter également pour graisser tout ce qui doit l’être. « La plupart des machines ont un graissage automatique, mais cela ne remplace pas les interventions manuelles », avertit le mécanicien. Cardans et autres croisillons restent toujours à lubrifier manuellement. Attention également au dosage, « les chaînes sont à graisser avec parcimonie. Il ne faut pas en mettre trop sinon ça patine, ni trop peu pour éviter l’érosion ». En bref, privilégier un léger graissage régulier. « Ça n’évitera pas directement un incendie, mais ça contribue au bon entretien de la machine pour éviter les pannes ».

Vérifier le pick-up

Passer en revue le pick-up, pour remettre les doigts manquants, ou changer les éléments abîmés. « Les doigts tordus font partie des éléments qui génèrent des frottements », précise Jean-Christophe. Et qui dit frottement, dit échauffement, voire effort sur les chaînes d’entraînement et roulements. D’autant qu’un manquement sur le pick-up n’améliorera pas le débit de chantier au champ !

C’est également par là qu’arrivent les cailloux. « Attention aux broyeurs sous flèche. On a proposé cette activité par le passé sur la Cuma, et c’est surtout avec le broyage que nous avons eu des soucis de cailloux ».

Prendre soin des noueurs

« J’ouvre généralement le cache devant les noueurs pour bien les souffler ». L’opération permet certes d’éviter les départs de feu, mais surtout d’entretenir le système de liage. « C’est de l’horlogerie fine », sourit Jean-Christophe. Mieux vaut donc agir avec minutie, car un manque d’entretien des noueurs peut facilement aboutir à des balles mal liées.

Enfin, ne pas oublier les extincteurs ! « Nous en mettons sur les presses et dans le tracteur, et les faisons contrôler en début de saison », indiquee le chef d’atelier. Car s’il est essentiel de bien entretenir sa machine, les accidents restent possibles.