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SCEA Popot (80) : les Holstein des Hauts-de-France débarquent au Space


TNC le 19/07/2024 à 05:13
marc-popot

(© TNC)

Prim’holstein et Jersiaise cohabitent à la SCEA Popot dans la Somme (80). Si les associés ont introduit la race anglo-normande il y a quelques années pour remonter les taux, la Holstein reste leur « race favorite » qu’ils sélectionnent avec passion pour obtenir des animaux productifs capables de remporter les concours du secteur. Ils se mesureront prochainement aux élevages du Grand Ouest en participant au concours national du Space.

L’une des dernières fermes laitières d’un secteur géographique gagné par la pomme de terre : la SCEA Popot se situe à Vironchaux au nord de la Somme (80). Elle a vu ses effectifs grossir ces dernières années contrairement à ses voisins. « On est dans les derniers à faire encore du lait par ici. Mais on est tellement à fond dans les vaches que peu importe ce que font les voisins, nous c’est notre passion. » Marc Popot complète : « Avec 60 ha de SAU, on n’a pas le choix : c’est le lait ou rien. Et la conjoncture actuelle est favorable, je pense qu’il y a encore de l’avenir. De toute façon, du lait il en faudra toujours. » Ça annonce la couleur !

Les vaches sont en logettes matelas sur lesquels les éleveurs rajoutent de la paille pour plus de confort. (© Terre-net Média)

Marc et Alain Popot élèvent une centaine de laitières : 80 % en Prim’holstein et 20 % en Jersiaise. « On a voulu introduire de la Jersiaise pour remonter les taux mais la Holstein reste notre race favorite de base, ça ne changera pas. » Pour autant, les deux races sont conduites de la même façon avec pour objectif : productivité et belles conformations. Car père et fils sont passionnés de génétique et de concours.

35 kg de lait de moyenne

Ici les Holstein culminent à 12 000 kg de lait de moyenne et les Jersiaises ne sont pas en reste avec 8 000 kg. Au global, le troupeau tourne à 35 kg. D’ailleurs, tout le monde passe aux robots : les petites comme les grandes. Car en effet, les éleveurs ont monté deux robots de traite VMS Delaval il y a 6 mois et la position de l’auge qui s’adapte au gabarit des vaches, c’est bien pratique dans leur cas.

Malgré leur différence de gabarit, Holstein et Jersiaise sont conduites de la même façon ici. (© Terre-net Média)

Ici les vaches font en moyenne 3 lactations (IVV de 405 jours), après un vêlage à 24 mois. Certaines bonnes productrices sont gardées jusqu’au bout. Actuellement, la plus vieille vache en est à sa 9ème lactation. Côté logement, les vaches en production disposent de 100 places en logettes matelas + paille. Le bâtiment a été récemment agrandi et des aménagements sont encore à prévoir. Prochain projet : refaire un parc en aire paillée sur l’ancienne salle de traite ainsi que trois boxes de vêlage et infirmerie.

(© Terre-net Média)

Une génétique de concours

Au pointage, l’élevage est à 88,1 points en Jersiais (n°1 au classement national) et 85 en Holstein (parmi les 200 meilleurs élevages). Marc détaille : « Au niveau de la génétique, on recherche avant tout de la morphologie avec de bonnes mamelles et de bonnes pattes. On est en système logettes donc il faut des vaches qui se déplacent sur de bons membres. Ensuite, on veut des mamelles hautes avec de bonnes attaches avant et de très bonnes implantations de trayons pour les robots. »

Toutes les génisses sont génotypées. L’élevage travaille notamment avec Bovec et Semex sur une génétique américaine et canadienne, « pour de meilleures qualités de vaches et un style concours » explique Marc. Les associés se sont d’ailleurs formés à l’insémination et citent en taureaux Holstein : Actionman, Has it all, Legend, Eye Candy, Hulu, Harpy…

« On participe aux concours depuis de nombreuses années, mon père en faisait déjà dans les années 95, puis on a été 15 ans sans en faire car on a eu l’IBR. Mais depuis, avec mon père, mon frère et ma conjointe, on en refait pas mal. » Marc l’avoue : c’est plus par passion que dans un réel objectif.

Les concours : une passion plus qu’un bénéfice pour nous.

Jusqu’alors, cela leur permettait quand même de se faire connaître pour vendre quelques génisses. Mais depuis l’agrandissement du troupeau par le renouvellement et plus récemment la mise en place du croisement Blanc Bleu, peu de génisses sortent de l’élevage. Pour autant, cela reste un plaisir de présenter des animaux sur les rings. « Faire des concours, c’est surtout une passion. Il n’y a pas grand chose à gagner à notre niveau car la barre est très haute en Holstein. Il n’y a d’ailleurs que quelques élevages qui en vivent. »

On ne peut pas rater l’entrée de la ferme. Une image qui traduit bien la passion de la famille Popot. (© Terre-net Média)

Les Hauts-de-France au Space

La prochaine échéance pour la SCEA Popot c’est le Space, avec pour cette édition 2024 un challenge national. « Les Hauts-de-France y sont invités, une quinzaine d’animaux devraient faire un convoi. On a tout de suite répondu présents car on a déjà eu l’occasion d’aller au Space en 2022 et c’était une très bonne expérience. » En effet, l’élevage avait participé au national Jersiais avec trois vaches dont une ayant remporté le prix de meilleure mamelle et réserve championne adulte (Mimosa VIR’phj EX91), ainsi qu’une seconde place pour le prix d’élevage.

Pour leur première fois à Rennes avec la race Prim’holstein, père et fils ont proposé deux vaches :

– Nectarine (Epic x Aftershock) : « Elle va rentrer en 5ème lactation. C’est une très bonne vache solide avec beaucoup de largeur et une mamelle encore très haute et large. Elle nous a fait 15 437 kg de lait dans sa meilleure lactation. Elle a déjà remporté plusieurs prix de sections et a fait 2ème au concours départemental et 3ème au régional. »

– Originale (Commander x Bradnick) : « Elle va rentrer en 4ème lactation. C’est une vache avec beaucoup de finesse mais qui a vraiment une super mamelle au niveau de l’arrière pis : c’est extrêmement haut et large. Une vraie vache complète ! » Cette dernière a notamment brillé avec le titre de réserve grande championne à Plaine en fête 2023.

À noter également parce qu’il s’agit de la « chouchoute » de l’élevage : J’imagine (Aftershock x Dempsey), une vache qui a va entamer sa 8ème lactation et qui aurait mérité toute sa place au Space (malheureusement elle sera trop avancée en stade de lactation). On sent l’adoration dans la voix de son éleveur : « C’est notre meilleure vache et aussi la plus gentille. Elle a fait réserve grande championne au régional de Terres en fête en 2022, c’est un super souvenir ! »