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Champagne : le rendement de la vendange 2024 fixé à 10 000 kilos par hectare


AFP le 19/07/2024 à 16:35

Les vignerons et maisons de Champagne ont décidé de fixer à 10 000 kilos par hectare le rendement commercialisable de la vendange 2024, un niveau moindre que pour la précédente vendange pour tenir compte de la baisse des ventes.

La Champagne « s’est toujours efforcée de réguler son économie pour préserver l’équilibre économique de la filière et assurer sa prospérité », a expliqué le Comité Champagne dans un communiqué. En 2023, le rendement commercialisable avait été fixé à 11 400 kilos par hectare.

Les expéditions de la Champagne au premier semestre 2024 « représentent 106,7 millions de bouteilles, soit – 15,2 % comparé à la même période de 2023 », indique le communiqué, ajoutant que « les expéditions retrouvent un niveau proche de celui de 2019 ».

Cette baisse s’explique par « la morosité de la conjoncture géopolitique et économique mondiale, ainsi que [par] l’inflation généralisée », selon David Chatillon, coprésident du Comité Champagne.

La Champagne « continue de subir par ailleurs les conséquences du surstockage des distributeurs en 2021 et 2022 », a-t-il ajouté.

Par ailleurs, depuis le début de l’année, avec la pluie, le « manque d’ensoleillement » et « un début de période végétative marqué par la fraîcheur », l’ensemble du vignoble subit « une pression du mildiou forte mais maîtrisée », a indiqué le Comité Champagne.

Les gelées de printemps et la grêle ont affecté « modérément le potentiel de récolte (de l’ordre de 10 %) » et la vigne montre un retard de développement « de 5 à 6 jours » sur la moyenne décennale.

Depuis l’annonce d’un plan d’actions le 20 juin sur les conditions de travail des vendangeurs, « les professionnels s’emparent activement des outils mis à leur disposition », assure le Comité Champagne.

L’an dernier, cinq saisonniers sont décédés, dans un contexte de fortes chaleurs. La préfecture de la Marne a en outre dû ordonner la fermeture d’hébergements occupés par des salariés étrangers jugés « insalubres » et « indignes », et le parquet de Châlons-en-Champagne a ouvert deux enquêtes pour « traite d’êtres humains ».

La préfète de la région Grand Est, Josiane Chevalier, a affirmé dans un communiqué s’être engagée « à renforcer les moyens des services de contrôle » pour « assurer la bonne application de la réglementation » et « sanctionner les contrevenants ». « Vigilance maximale, tolérance zéro, c’est le mot d’ordre que j’ai fixé », a-t-elle ajouté.