Bovin viande : le vrai/faux du cahier des charges bio
TNC le 07/08/2024 à 05:48
Halte aux idées reçues sur la bio. Découvrez les pratiques autorisées et interdites par le cahier des charges agriculture biologique en production de bovins allaitant.
La Chambre d’agriculture a compilé les principaux points du cahier des charges en agriculture biologique à destination des productions bovins viande. L’occasion de tester vos connaissances sur la filière !
La ration doit être exclusivement composée d’aliments AB ?
Presque. La ration peut contenir jusqu’à 25 % d’aliment C2 (issus d’exploitations en deuxième année de conversion), et jusqu’à 100 % s’ils ont été produits sur la ferme. Elle doit être composée à 70 % d’aliments produits sur la ferme, ou en coopération avec d’autres agriculteurs biologiques du secteur.
Les aliments non issus de l’agriculture biologique sont interdits. Les OGM également.
Les médicaments sont interdits ?
Faux, mais ils sont limités. Trois traitements par an sont autorisés pour les animaux dont le cycle de vie dépasse les un an. Un seul traitement est autorisé sur les autres animaux. Attention toutefois, les délais de retour sont doublés en bio.
Les vaccins sont autorisés, de même que les antiparasitaires sur prescription vétérinaire, ou plans d’éradications obligatoires. Ces traitements ne sont pas comptabilisés dans le décompte.
Le pâturage est obligatoire ?
Vrai, lorsque les conditions météorologiques le permettent. Les élevages engagés en agriculture biologique cherchent à maximiser le pâturage. Quelques exceptions existent, pour la finition des animaux en fin d’engraissement par exemple.
Les veaux doivent être élevés en extérieur ?
Oui et non. Ils doivent avoir accès à l’extérieur au plus tard à l’âge de 6 semaines. Si la saison ne permet pas le pâturage, une aire d’exercice extérieure doit être accessible. Ils doivent avoir accès au pâturage au plus tard à l’âge de 6 mois.
Les veaux doivent être nourris de préférence au lait maternel pendant au moins 90 jours. Le lait en poudre certifié bio reste possible. La complémentation peut être envisagée dès les 2 semaines de l’animal.
Il est interdit d’acheter des animaux non bios ?
Oui et non. Tout dépend des animaux disponibles sur le marché après consultation de la base de données allouée. Si aucun animal n’est disponible, notamment pour l’achat de reproducteurs mâles, il est possible d’acheter des animaux issus de troupeaux conventionnels. Idem pour les génisses de reproduction, dans la limite de 10 % du cheptel adulte. Des dérogations existent également pour les constitutions ou agrandissements de troupeaux.
Impossible par contre d’acheter des animaux conventionnels pour l’engraissement.
Les effluents non bios sont interdits ?
Vrai, mais des dérogations existent. Les engrais chimiques sont totalement prohibés. Côté effluents, les intrants utilisés doivent provenir d’exploitations biologiques. S’il n’y a plus de composts et fumiers biologiques à disposition, les éleveurs peuvent utiliser des effluents de structures peu intensives. D’autres engrais naturels peuvent également être apportés selon une liste régulièrement mise à jour.
Comme en conventionnel, les éleveurs sont tenus de respecter la directive Nitrates, avec un maximum de 170 kg d’N épandus par ha de SAU.
L’insémination artificielle est interdite ?
Faux. Il est tout à fait possible de faire de l’insémination artificielle en bio. Les traitements hormonaux, pour la synchronisation de chaleur par exemple, sont quant à eux interdits. Si le vétérinaire le juge nécessaire, il est possible d’y avoir recours. L’administration compte alors comme un traitement.
La castration est autorisée ?
Vrai, mais elle doit être faite sous anesthésie ou antalgie. La castration à l’élastique est autorisée jusqu’aux 1,5 mois de l’animal. La castration par pince ne doit pas intervenir après les 11 mois.
L’ébourgeonnage est interdit ?
Faux, mais une dérogation doit être demandée à l’Inao pour pratiquer l’ébourgeonnage chaque année. La douleur doit être prise en charge via anesthésie et/ou traitement antalgique. Préférer la méthode thermique au crayon ou à la pâte.
L’écornage nécessite également une dérogation, et ne doit être pratiqué qu’en cas d’urgence.
Il est possible d’utiliser de la paille non biologique pour la litière ?
À titre exceptionnel. La paille bio doit être utilisée préférentiellement. S’il n’y en a pas de disponible, il est possible de puiser dans les stocks du conventionnel. Attention toutefois, la paille devra alors être uniquement dédiée à la litière. Pas question de l’incorporer dans la ration.