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Marché des matières premières : pic du sucre, le cuivre et l’or inertes


AFP le 30/08/2024 à 18:20

Le cours du sucre est remonté sur la semaine, poussé par les craintes sur la prochaine récolte brésilienne, dans un contexte de perspectives de pénuries d'approvisionnement mondial.

Les prix du sucre ont grimpé « à la suite d’une série d’incendies sans précédent dans les champs de canne à sucre au Brésil », le plus grand pays exportateur de sucre au monde, explique Ole Hansen, analyste chez Saxobank.

Sur le marché de New York, le cours de la livre de sucre a grimpé de plus de 7 %, tandis que celui de la tonne a gonflé de plus de 5 % à Londres.

En 2024/2025, le déficit mondial en sucre est attendu à 3,58 millions de tonnes, souligne par ailleurs l’International Sugar Organization (ISO) dans son rapport trimestriel d’août sur le marché du sucre, publié jeudi.

Cependant, si les rendements des récoltes de canne à sucre au Brésil « devraient commencer à baisser », cette diminution seule ne sera « pas suffisante pour avoir un impact important sur les prix », estime Jack Scoville, de Price Futures Group.

Car en parallèle, « les pluies de mousson indiennes et thaïlandaises ont été très bénéfiques et les usines s’attendent à de fortes récoltes de canne à sucre », note l’analyste.

L’amélioration des conditions de croissance des plants dans ces deux pays pourraient pousser leurs gouvernements à ré-autoriser les exportations, « bien qu’ils n’aient pas encore donné leur accord ».

L’Inde et la Thaïlande, deux grands exportateurs, ont réduit leur offre sur le marché pour protéger les stocks locaux et endiguer l’inflation.

Vendredi vers 15h35 GMT (17h35 à Paris), à New York, la livre de sucre brut valait 19,73 cents, contre 18,39 cents sept jours auparavant.

A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en octobre valait 553,80 dollars contre 525,70 dollars le vendredi précédent à la clôture.

Le cuivre plat

Le cours du cuivre est resté stable sur la semaine, initialement porté par un affaiblissement du dollar, tempéré par les perspectives d’un marché excédentaire.

Les métaux de base ont vu leurs prix grimper en début de semaine, une hausse « principalement due à la faiblesse du dollar », devise d’achat privilégiée, avant que les cours redescendent face au rebond du dollar mercredi, résume Daria Efanova, de Sucden.

Les prix des métaux ont également bénéficié des perspectives d’« un atterrissage économique en douceur aux États-Unis et donc de l’absence de récession mondiale », remarque l’analyste.

Le cuivre, en particulier, s’est relevé d’environ 7 % depuis le 8 août, bien qu’il reste toujours en légère baisse depuis le début du trimestre.

Cependant, « la production de cuivre primaire à partir de minerais a augmenté plus que la production minière au cours » de ces derniers mois, facteur baissier des prix, remarque Volkmar Baur, analyste chez Commerzbank.

Selon des données publiées en août par l’International Copper Study Group, organisme intergouvernemental, après des années précédentes de déficit, l’excédent sur le marché du cuivre continue d’augmenter en 2024, s’élevant à 488 000 tonnes au premier semestre.

Sur cette période, la consommation mondiale de cuivre n’a augmenté que de 3,1 % par rapport à la même période l’année dernière, là où la production a grimpé de 6,2 %, en particulier grâce à l’amélioration des capacités de production de la Chine et de la République démocratique du Congo.

Sur le LME, la tonne de cuivre coûtait 9.255 dollars, contre 9.288,50 dollars sept jours plus tôt à la clôture.

L’or sommeille

Le cours de l’or s’est maintenu à plus de 2 500 dollars sur la semaine, sans faire de vague, le marché restant prudent avant de connaître avec plus de clarté l’importance d’une baisse de taux américains envisagée lors de la prochaine réunion de la Réserve fédérale (Fed).

« L’or reste proche de son sommet historique » atteint dix jours plus tôt, à 2 531,75 dollars l’once, « soutenu par les espoirs persistants qu’un cycle de baisse des taux de la Fed débutera le mois prochain », rappelle Han Tan, d’Exinity, dans une note destinée à l’AFP.

Mais les investisseurs « semblent attendre que l’ampleur de la baisse des taux de septembre soit plus claire » avant de miser davantage sur le métal jaune, pense l’analyste.

L’or est en effet considéré comme une valeur refuge, au même titre que le dollar ou les rendements des bons du Trésor, dont la faiblesse est donc susceptible de favoriser le cours du métal précieux.

L’indice PCE de juillet aux Etats-Unis, demeuré stable sur un an, n’a pas eu vendredi de grande influence sur les paris du marché. Mais les données de l’emploi américain attendues le 6 septembre pourraient apporter davantage d’indices.

« De plus, les risques géopolitiques persistants et la forte demande de la Chine continuent de soutenir l’or », ajoute Mazen Salhab, analyste chez BDSwiss.

Au moins 19 Palestiniens ont été tués depuis mercredi par l’armée israélienne en Cisjordanie occupée, au cours d’une vaste opération fermement condamnée par l’ONU, et lancée en marge de la guerre à Gaza.

Vendredi, l’once d’or s’échangeait à 2 505,35 dollars, contre 2 512,59 dollars sept jours plus tôt à la clôture.