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Les syndicats appellent Barnier à faire de l’agriculture une priorité


AFP le 05/09/2024 à 16:12

L'alliance syndicale majoritaire FNSEA-Jeunes agriculteurs (JA) a appelé jeudi Michel Barnier, à peine nommé Premier ministre, à « placer l'agriculture dans les priorités immédiates de son gouvernement », tandis que la Confédération paysanne a exigé un effort sur le revenu des agriculteurs. (Article mis à jour à 17h11)

La Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) et son allié des JA soulignent la nécessité de « lever au plus vite les incertitudes qui pèsent sur l’activité agricole » après des moissons de blé catastrophiques et une flambée des épizooties.

Après la crise de cet hiver, où les agriculteurs avaient en partie bloqué le pays, des aides d’urgence ont été débloquées mais les syndicats majoritaires déplorent le coup d’arrêt au vote d’une loi agricole, restée en rade au Sénat après la dissolution.

Face à un « risque immédiat sur les trésoreries » et à l’enjeu du « maintien de l’activité agricole à court terme dans certaines filières », ils appellent Michel Barnier, ancien ministre de l’Agriculture (2007-2009), à « corriger les dérives structurelles qui grèvent le goût d’entreprendre en agriculture ».

Pour ce faire, la FNSEA-JA a présenté fin août son propre projet de loi.

Ils appellent le Premier ministre « à se saisir au plus vite de leur loi « Entreprendre en agriculture » notamment pour concrétiser l’ensemble des mesures annoncées par le précédent gouvernement pour répondre à la crise et aboutir sur le projet de loi d’orientation pour le renouvellement en agriculture, qui n’a pas pu aller au bout du processus législatif ».

« Homme de dialogue »

« Enfin, il sera nécessaire d’aller plus loin sur des mesures de production, de compétitivité et de simplification absolument indispensables aux agriculteurs, confrontés à un renouvellement des générations inédit », soulignent-ils.

Appelant à la nomination « dans les plus brefs délais d’un ministre de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire de plein exercice », les syndicats réaffirment la nécessité pour le secteur agricole et agroalimentaire de « pouvoir bénéficier de toute urgence d’un accompagnement sérieux, à un moment où de trop nombreux facteurs de risques pèsent sur la pérennité des exploitations et des entreprises ».

De son côté, la Confédération paysanne, troisième syndicat agricole classé à gauche, a demandé à être reçue « en urgence » par le nouveau Premier ministre.

Le syndicat qualifie Michel Barnier, qui fut aussi ministre de l’Environnement (1993-95) et commissaire européen au marché intérieur (2010-2014), d’« homme de dialogue », non sans dénoncer le choix du président Emmanuel Macron comme « un déni démocratique qui va à l’encontre des résultats issus des élections législatives » qui avait mis la gauche en tête.

« La crise agricole est toujours d’actualité. Nous exigeons toujours un revenu pour tous les paysan.nes et une répartition juste des soutiens publics », indique la Confédération, qui milite depuis des années pour une « régulation des marchés et la fin des accords de libre-échange » et plaide pour « rétablir le dialogue pour la préservation et le partage du foncier et de l’eau ».