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Les produits agricoles français trop peu compétitifs pour l’entrée de gamme


TNC le 06/09/2024 à 16:31
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Les produits agricoles et agroalimentaires français souffrent d'une mauvaise compétitivité-prix, souligne le CGAAER (© Adobe Stock)

L’inflation menace de plus en plus d’éviction la matière première agricole française dans l’offre alimentaire à bas prix, ouvrant la porte aux importations, souligne une mission du CGAAER. Dans un rapport publié en juillet, ce dernier propose plusieurs mesures pour remédier à la trop faible compétitivité-prix des productions françaises.

Malgré l’absence de données publiques, la mission a déduit, par recoupements étayés, plusieurs enseignements sur la place de l’agriculture et de l’agroalimentaire français dans l’offre alimentaire à bas prix. Sous l’influence d’une inflation sans précédent depuis 40 ans, cette offre, constituée principalement de marques de distributeurs, économiques ou de milieu de gamme, progresse dans le panier alimentaire des Français, explique le rapport, publié en juillet dernier.

Majoritairement fabriquées par des TPE et des PME françaises, ces produits souffrent d’un positionnement français initialement fondé sur la concurrence qualité, moins sur la concurrence-prix, d’où des faiblesses structurelles à ce niveau.

Les transformateurs, en grande majorité de petites tailles, sont globalement moins adaptés à la recherche d’économie d’échelle et donc à la concurrence prix, mais plus « en adéquation avec un éclatement très diversifié d’une offre à haute valeur ajoutée qui a été la politique des deux dernières décennies », indique le rapport. En face, les grands distributeurs sont quant à eux à la recherche de performances sur la concurrence prix.

Des faiblesses du système agricole français dans la compétitivité prix

La mission constate des points communs à l’amont et l’aval, comme la faiblesse des investissements, qui pénalise l’innovation et le renouvellement des outils vieillissants et impacte la compétitivité de la production agricole et agroalimentaire. « La taille des structures plus petites que la moyenne dans l’UE et la concurrence exacerbée entre acteurs économiques de l’aval à l’amont contribue à désavantager la France par rapport à ses concurrents européens », précise le CGAAER, pour qui les coûts de la logistique (manque de chauffeurs routiers, insuffisante performance ferroviaire et portuaire) peuvent également fragiliser les filières.

Éviter l’éviction de la matière première agricole française

Dans un contexte de concurrence exacerbée, le risque est de plus en plus grand de voir la matière première agricole française évincée de l’offre alimentaire à bas prix, au bénéfice des importations.

Pour éviter cela, le CGAAER formule plusieurs recommandations, la plus urgente étant de créer un observatoire du marché de l’agroalimentaire intégrant des données par segment de marché final et « d’investir dès maintenant dans une large étude, socle du futur observatoire, afin de mieux cibler les politiques publiques ».

Il s’avère également nécessaire d’intégrer dans toute politique publique ou toute action collective « la question de la concurrence prix » et de lancer un plan d’action dédié à cette question.

Enfin, la mission recommande également de développer des gammes à prix accessibles, valorisant une différenciation qualité, basée par exemple sur l’origine nationale ou plus locale des produits.