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Les métaux industriels flanchent, l’or et le café plat


AFP le 06/09/2024 à 18:20

Les prix du cacao ont évolué sur une fourchette étroite cette semaine, baissant légèrement alors que les conditions d'approvisionnement restent serrées, mais que la production pour la prochaine récolte semble s'améliorer.

« La disponibilité du cacao d’Afrique de l’Ouest reste très limitée, mais on s’attend à une production excédentaire par rapport à la demande au cours de la prochaine campagne agricole », commente Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group.

L’Afrique de l’Ouest est la première région productrice de cacao du monde. La Côte d’Ivoire et le Ghana ont fourni près de 60% de la production totale pour la récolte de 2022/23.

« Des pluies supérieures à la moyenne sont prévues pour les deux prochaines semaines, ce qui devrait améliorer les conditions de culture) en Afrique de l’Ouest », précise l’analyste.

Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), à Londres, la tonne de cacao pour livraison en décembre valait 5.243 livres sterling, contre 5.332 livres sterling une semaine plus tôt en fin de séance.

A New York, la tonne pour livraison le même mois valait dans le même temps 7.083 dollars, contre 7.671 dollars vendredi dernier.

Les métaux font grise mine

Les prix des métaux industriels, notamment de l’aluminium et du nickel, ont baissé sur la semaine sur le London Metal Exchange (LME), lestés par les perspectives moroses de la demande chinoise, toujours en proie à une reprise économique difficile.

Les prix des métaux de base, en particulier le nickel et l’aluminium restent déprimés « en raison des stocks élevés et du malaise actuel de la Chine en matière de croissance, notamment en raison d’un secteur immobilier en difficulté », affirment les analystes de MUFG.

L’état de santé de l’économie chinoise, grande consommatrice de métaux industriels, inquiète particulièrement les investisseurs depuis le tassement de sa croissance au deuxième trimestre.

La Chine est toujours en proie à une crise de l’immobilier, une consommation en berne et d’importantes incertitudes économiques, la reprise post-Covid tant espérée ayant été brève et moins robuste qu’escomptée.

« Les données chinoises qui seront publiées au cours des deux prochaines semaines seront (…) décisives pour les métaux de base », estime Volkmar Baur, analyste chez Commerzbank.

Les investisseurs attendent en effet lundi la publication des chiffres de l’inflation et les prix à la production en août, et les chiffres du commerce extérieur pour août mardi.

« Si les chiffres sont à nouveau décevants, cela devrait continuer à peser sur le sentiment et les attentes concernant le développement futur des secteurs de la construction et de l’industrie manufacturière en Chine », souligne M. Baur.

Sur le LME, la tonne d’aluminium coûtait 2.340 dollars, contre 2.447 dollars sept jours plus tôt à la clôture, et celle de nickel s’échangeait pour 15.885 dollars la tonne, contre 16.766 dollars la semaine dernière.

L’or revoit sa copie

Le prix de l’or est resté arrimé aux alentours de la barre des 2.500 dollars cette semaine, le marché demeurant dans l’expectative quant à l’ampleur de la baisse des taux attendue lors de la prochaine réunion de la Réserve fédérale (Fed).

Si le scénario d’une réduction des taux américains de 25 points de base en septembre prévaut encore, jeudi, des données signalant « l’affaiblissement apparent du marché du travail américain ont fait naître l’espoir d’une baisse plus rapide des taux d’intérêt », de 50 points de base, relève Barbara Lambrecht, analyste chez Commerzbank.

Cette perspective avait un temps pénalisé le dollar et les rendements obligataires, considérés comme des valeurs refuges au même titre que l’or, et soutenu en conséquence le cours du métal jaune.

Temps fort de la semaine, le rapport sur l’emploi américain pour août s’est révélé mitigé vendredi. S’il a montré un taux de chômage en léger recul, à 4,2% comme escompté, contre 4,3% en juillet, et des créations d’emplois en hausse par rapport à juillet, celles-ci étaient moins nombreuses que prévu par les analystes.

Sur le long terme, le métal jaune conserve cependant une forte attractivité.

D’après les statistiques mensuelles du Conseil mondial de l’or (CMO), les ETF, ces produits financiers adossés à des réserves de métal qui permettent aux investisseurs professionnels de parier sur les évolutions du prix de l’or, ont enregistré des entrées de capitaux pour le quatrième mois consécutif en août, bien que moins élevées qu’en juillet.

« La baisse des coûts d’opportunité » des investissements sur l’or -en raison du manque d’attractivité d’autres actifs concurrents-, « la faiblesse du dollar américain et les tensions géopolitiques au Moyen-Orient sont des facteurs clés expliquant l’intérêt manifesté par les investisseurs en ETF », résume Mme Lambrecht.

Vendredi, l’once d’or s’échangeait à 2.497,68 dollars, contre 2.503,39 dollars sept jours plus tôt à la clôture.