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L’accompagnement des agriculteurs, « parent pauvre des politiques publiques »


TNC le 11/09/2024 à 15:39
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Sébastien Windsor, président des chambres d'agriculture (© TNC)

C’est ce que dénoncent les chambres d’agriculture qui, en cette année particulièrement difficile pour les productions agricoles, prévoient des besoins accrus en matière de soutien et d’accompagnement sur le terrain.

En cette année délicate pour l’agriculture, les chambres d’agriculture risquent d’être particulièrement mobilisées. Entre les maladies animales, la moisson, la crise du bio, « des exploitations ne feront pas 50 % de leur chiffre d’affaires », prévient Sébastien Windsor, président de Chambres d’agriculture France. D’autant que, côté céréales, les producteurs cumulent baisse de rendement, baisse des cours, et baisse de qualité.

À l’occasion de leur conférence de presse de rentrée, le 11 septembre, les chambres d’agriculture ont dressé la liste des dispositifs qui seront mis en œuvre par leur réseau pour soutenir les agriculteurs en difficulté : explication et orientation vers les soutiens financiers, analyse de la situation économique, notamment pour alerter les pouvoirs publics de la réalité de la situation, guichets et permanences, mise en place de référents « assurance », et « on se prépare malheureusement à accueillir beaucoup d’agriculteurs dans nos cellules Réagir », prévoit Sébastien Windsor. Au niveau départemental, ces cellules sont dédiées aux dossiers des agriculteurs en difficulté, et chargées de définir un accompagnement personnalisé.

Mettre les moyens sur l’accompagnement

Au-delà du court terme, les chambres d’agriculture rappellent la nécessité d’une « vraie politique d’accompagnement humain », une politique qui a un coût financier. Or, le budget dédié n’est pas à la hauteur des besoins actuels qui vont de l’accompagnement au changement climatique, à l’accompagnement des transitions économiques, en passant par l’accompagnement humain.

« L’accompagnement des agriculteurs est devenu le parent pauvre des politiques agricoles alors que c’était une des forces de la France il y a quelques années », déplore Sébastien Windsor. Pour le financer, les chambres d’agriculture demandent notamment un effort sur la taxe additionnelle sur le foncier non bâti. Cette dernière est calculée sur un montant de base, qui va augmenter cette année, à laquelle on applique un taux. « On va demander aux chambres de baisser leur taux pour que le montant n’évolue pas, mais on ne va pas le demander aux collectivités locales qui elles vont bénéficier de la hausse. Ce n’est pas cohérent avec le besoin d’accompagnement », explique Sébastien Windsor.

Les chambres d’agriculture demandent également la hausse du plafond du Casdar, autre source de financement du réseau.

Mais les sujets d’accompagnement ne sont pas les seuls dossiers que les chambres d’agriculture porteront auprès d’un futur ministre de l’agriculture. La loi d’orientation, à l’arrêt depuis la dissolution de l’Assemblée nationale, a laissé en suspens des sujets urgents, comme la simplification, l’installation, le guichet unique, explique leur président.

Seul point positif peut-être, « la situation actuelle de l’agriculture devrait inciter à voter » aux prochaines élections professionnelles qui se tiennent en janvier. Un taux de participation de 46 % en 2019, pour la première fois en dessous de la barre des 50 %. Il était ainsi de 54,34 % en 2013, et de 66,40 % en 2007.