Grippe aviaire : vers un vaccin qui protège et empêche la transmission du virus
AFP le 18/09/2024 à 08:50
Des chercheurs français et canadiens ont développé une formulation de vaccin contre les souches du H5N1 responsable de la grippe aviaire, qui immunise toutes les volailles vaccinées et empêche la circulation du virus, a annoncé mardi l'institut français Inrae.
« Ceci constitue une première dans la lutte contre cette maladie très contagieuse », affirme l’Institut français de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), co-auteur avec l’Université du Québec à Montréal de l’étude parue dans NPJ Vaccines, une publication du groupe Nature.
« Les résultats obtenus montrent que des poulets immunisés grâce à ce vaccin ont été protégés à 100 %. Aucun signe clinique ni lésion histologique (observables au microscope, NDLR) n’ont été observés mais surtout, aucune excrétion virale n’a été détectée, ce qui signifie que le vaccin protège à la fois contre l’infection et la transmission du virus », explique l’Inrae dans un communiqué.
Les vaccins existants ciblent majoritairement une protéine de la surface du virus, l’hémagglutinine, mais les mutations du virus réduisent l’efficacité vaccinale et augmentent les risques d’émergence de nouveaux variants.
Une nouvelle formulation combinant l’hémagglutinine et des nanoparticules de peptides, des molécules facilitant la formation de certaines protéines, « s’est avérée nettement plus efficace », y compris contre des souches très éloignées du H5N1 sévissant actuellement.
« Les poulets vaccinés avec la formulation combinée (…) sont totalement protégés contre la maladie, ne présentant aucun signe clinique. Par ailleurs, les chercheurs ont montré l’absence d’excrétion du virus dans l’environnement, ce qui représente un élément essentiel pour éviter la dissémination du virus et contrôler les épidémies de grippe aviaire », explique l’Inrae.
Présente en Amérique, en Europe, en Afrique et en Asie, la grippe aviaire contraint les éleveurs à euthanasier les volailles infectées, provoquant d’énormes pertes économiques.
En France, où un vaccin efficace est administré aux seuls canards, le niveau de risque pour la maladie est considéré depuis le 3 mai 2024 comme « négligeable », malgré l’apparition de trois foyers recensés en Bretagne (ouest de la France) depuis un mois.