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MHE et FCO : dois-je vacciner mes bovins ?


TNC le 24/09/2024 à 05:17
VaccinationMHE

La propagation croisée de plusieurs virus doit inciter les éleveurs à vacciner les animaux. (© Ellisia AdobeStock)

Pour le GDS, la réponse est claire, le rapport bénéfice/risque plaide en faveur de la vaccination. Elle permet de réduire les symptômes et la mortalité, même si le protocole vaccinal n’est pas encore achevé.

« Dois-je vacciner mes bovins contre la FCO ? ». Nombre d’éleveurs nous ont fait part de leurs hésitations. Peur des effets secondaires, peur de voir la vague virale arriver avant que l’immunité soit effective… Mais les recommandations du GDS sont claires : « même dans des situations d’urgence, la vaccination permet de réduire l’expression des signes cliniques ».

Preuve en est avec le retour d’expérience des éleveurs néerlandais : « ils ont connu la guerre l’année dernière. Aujourd’hui ils sont bien contents avec les vaccins pour la FCO-3 », insiste Emmanuel Garin, vétérinaire au GDS dans un webinaire.

Les effets secondaires peuvent exister, mais le rapport bénéfice/risque joue en faveur de la vaccination. Elle permet une réduction des symptômes et de la mortalité pour la FCO-3, 4 et 8. « On observe de rares cas de mortalité, de l’ordre de moins de 1 sur 10 000, ainsi que quelques conséquences sur la reproduction. Mais c’est très faible en comparaison à l’infection naturelle. »

D’autant que les premiers effets de la vaccination apparaissent dans les 10 jours. « Cela montre qu’elle a un intérêt, même dans les situations d’urgence. »

Pour en savoir plus sur la vaccination, le vétérinaire présente les différents produits actuellement disponibles sur le marché.

Vaccins contre la FCO-8 :

– BTVPur 4-8 : le vaccin est disponible pour les bovins (et ovins). Deux injections sont nécessaires à 3 ou 4 semaines d’intervalle. L’immunité est complète en 21 jours. Le vaccin est actuellement disponible, même si des retards peuvent être enregistrés du fait la demande.
– Bluevac 8 : le vaccin peut être injecté aux bovins (et ovins). Deux injections sont nécessaires à 3 ou 4 semaines d’intervalle. L’immunité complète est obtenue au bout de 39 jours en bovin. Le vaccin est actuellement en rupture, et sera disponible à horizon décembre.
– Syvazul 4-8 : le vaccin peut convenir aux ovins et bovins, mais le gouvernement le réserve aux ovins, car il est efficace en une injection. L’immunité est complète après 39 jours. Il est actuellement en rupture, et sera disponible courant octobre ou novembre.

Les vaccins contre la 4 et 8 assurent une réduction de la virémie. « Cela revient à dire qu’ils évitent la contamination des culicoïdes, et permettent les mouvements d’animaux ». En l’état, les vaccins contre la FCO-3 ne permettent pas de réduire la virémie.

Vaccins contre la FCO-3 :

Les vaccins contre la FCO sérotype 3 bénéficient actuellement d’une autorisation temporaire d’utilisation (ATU), en attendant d’une autorisation de mise sur le marché. « C’est une procédure qui permet d’avoir des outils en cas d’urgence », explique le vétérinaire du GDS. L’ATU fait qu’un vaccin est dédié aux bovins, l’autre aux ovins. À terme, la situation pourra évoluer.

Les doses disponibles correspondent au stock de l’État. Le vaccin est pris en charge par l’État dans les zones concernées par la vaccination. Il peut être demandé par l’éleveur, sans prise en charge, sur le reste du territoire.

– Bluevac 3 : le vaccin est disponible pour les bovins. Deux injections sont nécessaires à environ 3 semaines d’intervalle, avec une immunité complète acquise au bout de 21 jours.
– Bultavo 3 : le vaccin est réservé aux ovins, efficace en une injection, avec une acquisition de l’immunité en 21 jours.

Vaccin contre la MHE :

La vaccination contre la maladie est prise en charge par l’État dans la zone tampon.

– HepIzovac : le vaccin est disponible pour les bovins. Deux injections sont nécessaires à 3 semaines d’intervalle. Compter 21 jours pour l’acquisition de l’immunité.

« Les fronts épidémiques risquent de se croiser »

La vaccination est d’autant plus importante que le vétérinaire n’est pas optimiste pour l’évolution de la situation épidémiologique de l’hexagone. « Le pire est à venir, car la période de circulation maximale de la maladie s’étend de mi-août à fin octobre, et peut continuer un peu sur la fin d’automne selon les conditions climatiques. »

Les menaces sont multiples. Il n’y a pas une FCO, mais bien des FCO. La maladie compte 36 sérotypes dans le monde, avec à chaque fois plusieurs souches virales (ou sous-sérotypes). Et toutes les souches ne présentent pas les mêmes dangers.

Parmi les maladies à surveiller figure la FCO-8, qui présente sous la souche actuelle un impact viral et clinique sur les troupeaux. Regarder également la FCO-3, arrivée des Pays-Bas, ainsi que la souche Baléares de la FCO-4, actuellement présente en Corse. Sans oublier la MHE, apparue dans le sud-ouest l’été dernier.

« Au printemps dernier, lors de la ré-émergence du sérotype 8, on nous a reproché de ne pas avoir vacciné contre la maladie alors que des vaccins existaient, mais c’est plus compliqué que ça », détaille Emmanuel Garin. Car c’est une nouvelle souche du sérotype 8 qui a été détectée en 2023 dans le sud du Massif central avec cette fois un impact clinique bien plus fort que sur la précédente.