Agriculteurs en difficulté : la mutualité agricole demande l’aide de l’État
TNC le 01/10/2024 à 15:21
De plus en plus d'agriculteurs, toutes filières confondues, montrent des difficultés à régler leurs cotisations, indice de malaise du secteur, a indiqué mardi la Mutualité sociale agricole (MSA), qui demande à l'État de l'aider à y faire face.
La MSA, qui gère la protection sociale des agriculteurs et dispose de 15 millions d’euros par semestre dans le cadre d’un fonds d’action sanitaire et sociale abondé par l’État, fait face à des demandes qui s’élèvent sur ces six mois à 89 millions d’euros, selon son président Jean-François Fruttero.
Cette enveloppe biannuelle de l’État vise à alléger les cotisations des adhérents les plus en difficulté. Mais ce semestre, « l’enquête que nous avons menée fait état d’un besoin de prise en charge d’allègement de cotisations de près de 90 millions d’euros (…) Cela image assez bien la difficulté que traverse l’agriculture française », a dit Jean-François Fruttero lors de la conférence de presse de rentrée de son organisme.
« Avec 15 millions d’euros, on est très loin de couvrir la demande. C’est tout le sens de la réunion que nous avions eue il y a quelques semaines avec Marc Fesneau (alors ministre de l’agriculture démissionnaire, NDLR) (…) nous l’avons sensibilisé sur la justesse de l’enveloppe et le besoin de l’abonder de manière significative », a ajouté le responsable, qui doit rencontrer « a priori dans les prochains jours la nouvelle ministre », Annie Genevard.
« On observe depuis le début de l’année une détérioration des niveaux de recouvrement sur toutes les filières ou presque », a précisé la directrice générale, Anne-Laure Torrésin. S’y ajoute « une demande croissante d’échéanciers de paiement », de + 15 % par rapport à l’an dernier, a-t-elle ajouté.
Les sollicitations sur la plateforme « agri-écoute » ont en outre crû de 20 % au 1er semestre par rapport au 1er semestre 2023, dit aussi Anne-Laure Torrésin. Selon elle, « on est sur une dégradation générale de quasiment toutes les filières, ce qui est assez rare », entre les intempéries, les crises sanitaires ou les difficultés plus structurelles.
La MSA a aussi lancé une « aide au répit administratif », un dispositif d’1 million d’euros. Et « force est de constater qu’il y a un réel besoin, pour financer des prestations d’assistance administrative ponctuelle, ou, pour certains même, l’aide à l’ouverture du courrier, car certains de nos ressortissants n’ouvrent plus le courrier et ont besoin de se remettre en selle », a aussi indiqué Jean-François Fruttero.