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Le MSC alerte sur l’effondrement des stocks de hareng et de maquereaux


AFP le 04/10/2024 à 09:10

Le Marine Stewardship Council (MSC), organisme délivrant un label de pêche durable, a appelé jeudi les pays pêchant dans l'Atlantique Nord-Est à s'accorder d'urgence sur des quotas « face à l'effondrement » des stocks de hareng et de maquereau.

« Cet appel fait suite à de nouvelles données scientifiques (…) qui révèlent une tendance inquiétante à la baisse des stocks de hareng atlanto-scandien et de maquereau, deux des stocks de poissons les plus emblématiques et les plus importants d’Europe sur le plan économique », souligne le MSC dans un communiqué de presse.

Selon les derniers avis du Conseil International pour l’Exploration de la Mer (CIEM), un organe scientifique chargé de conseiller les gouvernements, les stocks de maquereau, de merlan bleu et de hareng sont surpêchés, parfois depuis plusieurs années.

Le stock de hareng de l’Atlantique Nord-Est et de l’océan Arctique a été divisé par deux en une quinzaine d’années et « se situe désormais sous le seuil critique de durabilité, c’est-à-dire le point à partir duquel la santé à long terme du stock est menacée », pointe le MSC.

Le stock de maquereau a quant à lui perdu plus de 60 % de sa biomasse en neuf ans et se rapproche du seuil critique au-dessous duquel un stock est considéré comme effondré.

Pour ces poissons, les captures de pêche dépassent systématiquement les recommandations du CIEM depuis plusieurs années. « Il est urgent de veiller à ce que les quotas soient fixés conformément aux avis scientifiques », estime le MSC. « A contrario, chaque nation fixe unilatéralement ses propres quotas, et la somme de ces quotas individuels dépasse les recommandations ».

Selon le CIEM, les pays pêchant le plus de harengs sont la Norvège, les îles Féroé (province du Danemark), l’Islande et la Russie. Pour le maquereau, il s’agit du Royaume-Uni, de la Norvège, des îles Féroé, de l’Islande et de la Russie.

« Faute d’accord, les trois stocks pélagiques (hareng, merlan bleu et maquereau, NDLR) de l’Atlantique Nord-Est sont surexploités d’année en année », selon le MSC.

« Les gouvernements doivent de toute urgence parvenir à un accord de partage des quotas qui soit conforme aux avis scientifiques et qui permette de préserver la santé de ces stocks pour les générations futures », estime Erin Priddle, directrice régionale du MSC pour l’Europe du Nord, citée dans le communiqué.

« La prochaine réunion des États côtiers en octobre 2024 sera un moment important pour la conclusion d’un accord sur le partage des quotas. »