Accéder au contenu principal

L’Aubrac, seule race allaitante française à contrer la décapitalisation


TNC le 16/10/2024 à 15:22
VacheAubracenEstive

D'après les chiffres du GEB, la race Aubrac est passée de 170 000 têtes en 2014 à 245 000 vaches en 2024. (© TNC)

En dix ans, l’effectif de vaches Aubrac a progressé de 44 % : une progression à contre-courant dans un contexte de déprise de l’élevage.

Toutes les races bovines décapitalisent… Toutes ? Non ! Certaines résistent encore et toujours aux baisses d’effectif. Alors que le Charolais et la Blonde d’Aquitaine affichent une diminution du nombre de têtes de l’ordre de 20 % sur 10 ans, les races rustiques se maintiennent d’après les chiffres du GEB 2024. Compter des variations de l’ordre de 1 % pour les Salers et les Limousines, mais surtout une explosion du nombre d’Aubracs en 10 ans.

Seule grande race allaitante à progresser en effectif, l’Aubrac est passée de 105 000 vaches en 2000 à 245 000 aujourd’hui. Après un relatif désamour dans les années 80, la vache d’hier semble bel et bien coller aux besoins des nouveaux éleveurs. « Nous sommes sur une race facile, qui répond aux attentes des jeunes et du consommateur », résume Cyril Leymarie, directeur de l’OS Aubrac à l’occasion du Sommet de l’élevage. Vêlage facile, élevage extensif, petites carcasses… En bref, l’Aubrac revêt des allures d’Angus français.

C’est un petit peu l’Angus français.

« Traditionnellement, l’Aubrac vient de fermes où il n’y a pas de céréales. Alors les années ont façonné des animaux capables de prendre du poids en mangeant de l’herbe. En gros, ce sont des bêtes qui font de la viande pour pas trop cher », met en avant Cyril Leymarie.

Mais pas question d’aller chercher les poids de carcasse d’une Blonde ou d’une Charolaise. « On n’est pas sur le même produit. Alors oui, il nous faut du poids — on est toujours payé au kilo que je sache — mais on travaille aussi sur un optimum entre coût alimentaire et poids de carcasse ».

D’autant que ce qui séduit surtout, c’est la facilité d’élevage de la vache aux yeux maquillés. « On sélectionne de sorte à avoir des vêlages faciles, où il ne faut pas intervenir, avec des veaux robustes, qui savent téter seul sur de bonnes laitières », explique le directeur de l’OS.

Côté commercialisation, « la vente hors bassin a pu être difficile il y a quelques années », admet Cyril Leymarie, « mais aujourd’hui, nous n’avons plus de retours sur des difficultés de vente. Les vaches produisent des tailles de carcasses qui correspondent à un besoin du marché ».

De plus en plus de vaches hors berceau

Le développement de la race s’est surtout fait grâce à la création de nouveaux ateliers. « Il y a eu quelques agrandissements, mais c’est surtout le développement de la race hors du Massif central qui a permis sa croissance. » En 2000, la quasi-totalité des Aubracs se trouvaient en Auvergne, ou dans les Pyrénées. Aujourd’hui, chaque département a ses Aubracs, et la race se développe particulièrement dans le bassin Charolais, ainsi que sur les terres de la Meuse et des Ardennes.

La progression hors berceau a permis à l’Aubrac de devenir la quatrième race française, mais restent loin devant les géants Charolais et Limousin, qui comptabilisent tous deux plus d’un million de vaches.