Limousine : un index pour réduire l’intervalle vêlage-vêlage
TNC le 17/10/2024 à 09:35
Depuis avril, la race limousine propose un index sur la durée de gestation. Une manière d'aider les éleveurs à réduire leurs IVV, et de positionner la race sur le marché du croisement lait - viande.
« Un intervalle vêlage-vêlage de 400 jours, c’est une campagne de perdue tous les dix ans », introduit Jean-Marc Lethiec, président de la section Bretagne du Herd Book Limousin sur le plateau de la SpaceTV. Avec un IVV moyen autour des 380 jours, la race limousine a encore quelques perspectives d’évolution pour atteindre l’objectif d’un intervalle de 365 jours. « Economiquement avoir un veau par vache et par an est essentiel pour augmenter la productivité sur les fermes », poursuit l’éleveur breton.
Dans ce contexte, la race a fait le pari de miser sur un index « durée de gestation », pour aider les éleveurs à piloter l’IVV. Et pour cause, la race connaît d’importantes disparités en la matière. « On constate jusqu’à 40 jours de variabilité entre les lignées les plus précoces et les plus tardives, et en moyenne on observe une quinzaine de jours de différence », explique Solange Faurisson, chef de service chez Ingenomix.
Eviter les vêlages difficiles
Avoir un index permettra d’éviter les gestations trop longues. « On sait que ça n’est pas prioritairement le caractère que vont regarder les éleveurs, mais ça donne un indicateur supplémentaire, et à terme utiliser peut-être un peu moins de taureaux gestation longue », poursuit Solange Faurisson.
Mais la sélection sur la durée de gestation reste un jeu délicat. « Le but n’est pas non plus d’avoir des prématurés, qui auront forcément une mortalité supérieure, mais surtout d’éviter les gestations trop longues ».
D’autant que la durée de gestation peut avoir un impact sur la facilité de vêlage. « Le veau s’alourdit sur le dernier mois de gestation. Plus la durée de gestation s’allonge, plus on a des gros veaux, et donc des vêlages difficiles avec plus de mortalité. L’idée, c’est de trouver une sorte d’optimum entre le prématuré, et le vêlage difficile », résume le président de la section bretonne du HBL.
Un index demandé pour le croisement laitier
L’index trouve également tout son intérêt pour le croisement sur vaches laitières. Car c’est le veau, par sécrétions hormonales, qui dans la plupart des cas déclenche la mise bas. Et avec 10 jours d’écart de durée de gestation entre une holstein et un limousine, l’allongement de la durée de gestation ne joue pas en faveur de la race pour son utilisation en croisement. « L’index va permettre d’identifier les taureaux intéressants pour le croisement, et ainsi regagner quelques jours de lactation ».
L’index est intégré dans le test Evalim depuis avril, et l’historique sera mis à jour pour pouvoir avoir des informations sur les animaux déjà analysés.