Lot-et-Garonne : la filière de la noisette réclame des produits phytos
AFP le 23/10/2024 à 15:52
Plus de 50 % de la récolte de noisettes détruite ou non commercialisable à cause notamment d'un ver ravageur : en difficulté économique, le leader français des fruits à coques installé dans le Lot-et-Garonne dénonce la « politique phytosanitaire ultrarestrictive » dans l'Hexagone.
En 2024, « sur un potentiel de production de 13 000 tonnes de noisettes, seules 6 500 tonnes ont pu être récoltées » à cause du balanin, indique la Coopérative Unicoque, dans un communiqué publié mardi.
« Et 30 % des noisettes récoltées se révèlent non commercialisables, rendues impropres à la consommation par (…) la punaise diabolique », précise cette coopérative de producteurs qui prévoit ainsi un déficit de « plusieurs millions d’euros » sur son exercice 2024-2025.
« Faute de molécules phytosanitaires efficaces » autorisées en France, et « en parallèle d’une météo défavorable », la Coopérative Unicoque affirme que ses producteurs associés n’ont pas pu lutter contre ces « attaques massives » de ravageurs.
Forte de 7 000 hectares de vergers, elle dénonce des « politiques absurdes et déséquilibrées vis-à-vis de ses concurrents européens ». La coopérative souhaite une « harmonisation primordiale des règles phytosanitaires entre la France, l’Espagne et l’Italie (…) au nom de la lutte contre la distorsion de concurrence intra-européenne ».
La loi sur la biodiversité de 2016 a prohibé le recours aux néonicotinoïdes, longtemps utilisés par les agriculteurs pour débarrasser les plantes des insectes ravageurs.
La France est ainsi allée plus loin que l’Union européenne, en excluant de tout usage phytosanitaire cinq substances (dont l’acétamipride qui permet notamment de lutter contre les nuisibles des noisetiers) accusées de contribuer au déclin massif des colonies d’abeilles.
« Aujourd’hui, on arrive à fournir 5 % de la consommation de noisettes en France », indique à Sud-Ouest le directeur de la Coopérative Unicoque Jean-Luc Reigne. Les 95 % restants sont importés de Turquie, d’Amérique et d’Italie notamment, qui fait dix fois plus de chiffre d’affaires dans l’Hexagone que la filière française elle-même, regrette-t-il.