Seine-et-Marne : pollution au sucre d’un canal qui a tué de nombreux poissons
AFP le 04/11/2024 à 17:55
Une enquête est en cours en Seine-et-Marne pour déterminer l'origine d'une pollution au sucre dans une portion du canal du Loing, où un très grand nombre de poissons sont morts par asphyxie depuis le 26 octobre, a-t-on appris lundi auprès des autorités.
Selon le secrétaire général de la préfecture de Seine-et-Marne, Sébastien Lime, la pollution qui affecte le canal du Loing entre Souppes-sur-Loing et Bagneaux-sur-Loing est liée à la présence de sucre. « Les analyses ont démontré la présence de saccharose dans l’eau. Mais les investigations n’ont pas permis d’établir jusqu’à présent d’où ça vient », a dit M. Lime à l’AFP.
Les services de l’Office français pour la biodiversité (OFB) et de l’Inspection des installations classées ont revu « l’ensemble des installations industrielles à proximité », a indiqué M. Lime. « Les différentes inspections administratives n’ont pas permis pour l’instant d’identifier la source », a-t-il souligné.
Selon le site internet du Bureau d’analyse des risques et pollutions industriels (BARPI), une « pollution d’un cours d’eau par une sucrerie » avait été référencée en novembre 2019 en Seine-et-Marne, plus au nord, à Moret-Loing-et-Orvanne. À l’époque, cette pollution provenait « d’une sucrerie
située en amont », « à la suite d’une fissure sur une digue du bassin d’écumage ».
« Une enquête est en cours », a confirmé à l’AFP le parquet de Fontainebleau, qui ne souhaite pas communiquer plus amplement. Dès le 26 octobre, des opérations avaient été menées pour enlever les poissons morts du lit du canal et préserver les poissons encore vivants. Et les autorités font procéder à la vidange progressive des biefs (parties du canal entre deux écluses) concernés.
« Carpes, perches, brochets, anguilles, silures, gardons, poissons chats… Une très grande quantité de poissons sont morts », constate le président de la fédération de Seine-et-Marne pour la pêche et la protection du milieu aquatique, Philippe Gavelle, joint par l’AFP.
Ramassés par des bénévoles d’associations, des pêcheurs ou des riverains, ils ont été placés dans des bennes. Mais la fédération préfère attendre avant d’évaluer l’ampleur de cette mortalité car « une certaine quantité de poissons morts reste dans le fond ».
« Il y avait des pêcheurs locaux en pleurs, le premier jour », a relaté M. Gavelle, évoquant leur plaisir de pêcher mais aussi leur souci de protéger le milieu aquatique. La fédération « va rapidement porter plainte », a-t-il dit, pour « prévenir la récurrence de tels événements ».