Un surplus d’eau de 57 % sur septembre et octobre 2024

Dans le prolongement du mois de septembre, dépressions et perturbations se sont rapidement succédées, souvent actives, à travers tout le pays, donnant des pluies fréquentes et abondantes. MeteoNews dresse le bilan de ce mois d’octobre 2024, revenant également sur les températures et l’ensoleillement.

Beaucoup d’eau

Septembre avait été très arrosé, octobre a suivi cette tendance. En l’absence de conditions météo anticycloniques durables, un rail océanique a permis aux dépressions et leurs perturbations de défiler sur ou près de la France, apportant ainsi des précipitations fréquentes et abondantes tout au long du mois. Aucune région n’a été réellement épargnée.

Avec 116 mm de moyenne nationale mensuelle, octobre 2024 excède sa normale de 41%. Bien qu’élevé, ce chiffre a été dépassé 12 fois depuis 1946 avec un record toujours établi en octobre 1960 avec 154 mm ! Il faut remonter à octobre 2019 (124 mm) pour trouver un chiffre au moins aussi élevé.

Plus de 1 000 mm mensuels à certains endroits !

Au gré des épisodes cévenols répétitifs, il a énormément plu notamment en Ardèche avec un maximum de 1 191 mm dans le mois à La Souche ! Mayres (Ardèche) avec 1 091 mm et Villefort (Lozère) avec 1 030 mm dépassent également le seuil des 1 000 mm mensuels. Villefort, dont les premiers relevés datent de 1885, enregistre ainsi son deuxième mois d’octobre le plus arrosé, à peine derrière les 1 086 mm d’octobre 1891. C’est à Gruissan, dans l’Aude, qu’il a le moins plu en France au cours du mois avec un total de 42 mm. Les 221 mm reçus sur le couple septembre-octobre donne un surplus de 57 % par rapport à la normale, total bimensuel rarement dépassé : 256 mm en 1993, 224 mm en 1976 et 249 mm en 1960.

Année en cours : un record !

Quant au total moyen annuel en cours depuis le 1er janvier en France, il est de 789 mm au 31 octobre. Un record ! Il dépasse les 760 mm de l’année 1960 sur les mêmes dix premiers mois ! L’année 1960 est d’ailleurs à ce jour la plus pluvieuse connue en France depuis 1946 avec un cumul moyen annuel national de 969 mm. Il faut donc au moins 181 mm en novembre et décembre cette année pour battre ce record.

Conséquences de ces pluies : de nombreuses inondations et coulées de boue ont frappé une multitude de régions, avec des crues localement centennales ! Les seules pluies d’octobre n’ont pas suffi. La concordance de sols gorgés d’eau depuis plusieurs semaines et d’épisodes assez brefs mais très intenses ont aggravé la situation.

De la douceur

Contrairement à septembre, octobre a connu un flux maritime d’ouest à sud-ouest dominant, donc globalement doux. Peu de fraîcheur donc et une douceur omniprésente, voire quelques pics de chaleur en particulier le 16 (plus de 25 degrés y compris au nord de la Loire). La température moyenne mensuelle nationale est de 15,2 degrés pour une normale de 13,6 degrés, soit un excédent assez remarquable de 1,6 degrés. Depuis 1946, 7 mois d’octobre ont été plus chauds, le record appartenant à 2022 avec 16,9 degrés.

Le record de chaleur du mois revient à Sartène, en Corse, avec 33,2 degrés mesurés le 15. Quant au minimum national, il a été enregistré à Rueil-la-Gadelière, en Eure-et-Loir, avec – 0,5 degré le 5.

Soleil en berne

Sans surprise, en raison du défilé dépressionnaire, le soleil s’est montré faiblard sur la plupart des régions. La France n’a en effet bénéficié que de 116 heures d’ensoleillement en moyenne nationale pour une normale de 135 heures. Le déficit atteint donc 14 %. Nous sommes toutefois loin du record de faiblesse d’octobre 1993 et ses 85 heures seulement. C’est à Strasbourg que l’astre du jour aura été le plus avare de ses rayons avec seulement 77 heures de présence dans le mois. Et c’est à Marseille-Marignane qu’il a le plus brillé : 194 heures.

Un second mois d’automne donc très automnal, fortement pluvieux, peu ensoleillé mais malgré tout bien doux. La sensation est restée morose du fait des deux premiers paramètres dans le négatif. Une tendance qui semble toutefois s’inverser pour ce mois de novembre 2024 bien plus calme à la faveur d’un blocage anticyclonique a priori durable.

Avec MeteoNews.