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Face à Trump, Paris prête à défendre ses intérêts économiques « sans trembler »


AFP le 12/11/2024 à 12:30

La France sera prête à défendre « sans trembler » ses intérêts, en particulier agricoles et industriels, si la nouvelle administration Trump prenait des mesures jugées protectionnistes, a prévenu mardi le ministre français des affaires étrangères Jean-Noël Barrot.

Le premier mandat de Donald Trump avait été marqué par l’imposition de droits de douanes punitifs sur une myriade de biens et produits dans le monde dont français, au motif de rééquilibrer la balance commerciale largement déficitaire des Etats-Unis vis-à-vis de ses partenaires commerciaux.

« Si l’administration Trump devait persister dans ce que j’ai qualifié d’erreur majeure, alors nous défendrons nos intérêts agricoles, industriels et commerciaux avec une volonté de fer et sans trembler », a déclaré Jean-Noël Barrot qui était interviewé par la chaîne de télévision France 24 et la radio RFI.

Selon lui, la prochaine administration américaine commettrait « une erreur de calcul majeure » en appliquant « des droits de douane de manière un peu indiscriminée et massive à l’Europe ».

Donald Trump a prévenu que les droits de douane restaient la pierre angulaire de sa politique commerciale, évoquant l’imposition d’une surtaxe allant de 10 à 20% sur l’ensemble des produits étrangers entrant aux Etats-Unis.

Il a argué que l’Union européenne était le premier partenaire commercial des Etats-Unis. Appliquer des taxes supplémentaires à l’importation « pénaliserait lourdement les très nombreuses entreprises américaines qui aujourd’hui sont installées en France ou en Europe », et qui exportent ensuite vers le marché américain, a fait valoir Jean-Noël Barrot. « Cela amputerait immédiatement les classes moyennes américaines de toute une partie de leur pouvoir d’achat parce que eux aussi achètent des produits importés venus de l’Europe », a-t-il fait valoir.

« L’Europe a changé »

L’administration Trump était restée sourde à ce type d’argument en 2017 et 2018, au plus fort de la guerre commerciale.

Jean-Noël Barrot estime néanmoins que le contexte a changé puisque à l’époque, le président américain avait profité de « l’impréparation des Européens ». « Nous étions encore sous le dogme du libre-échange et il était interdit d’évoquer en Europe l’opportunité de sanctionner ou de répliquer à des mesures d’inéquité commerciale », a-t-il souligné.

« Et bien, l’Europe a changé », a-t-il lancé, rappelant que le mois dernier, l’UE avait décidé d’appliquer des droits de douane sur les véhicules électriques chinois considérant que les subventions dont bénéficient les constructeurs automobiles chinois aujourd’hui étaient « désavantageuses pour les entreprises » européennes.

Il a néanmoins mis en garde contre le protectionnisme et souligné l’importance de commencer par « ouvrir la discussion avec l’administration nouvelle en indiquant que tout le monde aurait à perdre dans une guerre commerciale ».