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Amendes pour « mauvais traitements » dans un élevage porcin de l’Aube


AFP le 13/11/2024 à 09:37

Deux ouvriers d'un élevage porcin de l'Aube, ancien fournisseur d'Herta, ont été condamnés mardi par le tribunal de Troyes à une amende de 500 euros chacun pour « mauvais traitements », une affaire qui avait été révélée par l'association de défense des animaux L214.

Leur employeur, la société Promontval, a elle été condamnée à 40 000 euros d’amende dont 20 000 euros avec sursis, l’un de ses gérants à 9 000 euros d’amende et le second à 6 000 euros d’amende, dont 3 000 avec sursis. Ils étaient poursuivis pour « mauvais traitements envers un animal sous sa garde par l’exploitant d’un établissement détenant des animaux ».

Les deux ouvriers avaient été filmés en 2021 dans des vidéos dévoilées par L214, l’un en train de porter une série de coups secs sur le dos d’une truie à l’aide d’un instrument en plastique, et l’autre de claquer la tête de deux porcelets au sol pour les mettre à mort. Ils avaient également été filmés pratiquant des interventions souvent observées en élevage : section de la queue, épointage des dents.

Le responsable de l’élevage a pour sa part été relaxé. « C’est une décision qui est juste. Ce ne sont pas des actes de torture, mais des violences qui sont répréhensibles », a réagi l’avocat d’un des ouvriers, Me David Scribe.

« Violence structurelle tolérée »

« Quand vous êtes un salarié et qu’on vous demande de faire tant de cochons à la sortie et que vous devez faire tant de travail par jour, il faut le faire et malheureusement, parfois, en étant un peu plus rapide et un peu moins précautionneux qu’on ne devrait l’être », a-t-il ajouté. L’association L214 s’est elle « réjouie » dans un communiqué de cette condamnation « qui souligne les mauvais traitements structurels ».

La maltraitance dans les élevages « résulte d’une violence structurelle tolérée tant par les dirigeants que par les services vétérinaires. Par cette décision, le tribunal montre qu’il a pleinement saisi la nature structurelle de ces violences », a affirmé Brigitte Gothière, cofondatrice de L214, dans ce communiqué.

Lors de ses réquisitions le 9 septembre, le procureur avait dénoncé de « la pure maltraitance ». Il avait requis cinq mois de prison avec sursis contre les deux ouvriers, initialement poursuivis pour « sévices graves ou actes de cruauté envers un animal domestique, apprivoisé ou captif ».

« Dans l’énervement, oui, j’ai tapé la bête, mais sans la volonté de lui faire du mal », s’était défendu l’un des deux ouvriers, qui a dit avoir été licencié après avoir fait l’objet d’un avertissement. Promontval, qui peut accueillir 23 000 cochons sur deux sites, ne fournit plus Herta depuis 2021, ont indiqué la firme agroalimentaire et la coopérative Cirhyo, qui a servi d’intermédiaire.