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Savoie : un abattoir suspendu après une plainte de L214


AFP le 14/11/2024 à 08:50

L'activité d'un abattoir de Savoie est « suspendue » suite à la réception d'une vidéo de l'association L214 faisant apparaître des « constats de non-conformité » dans l'attente d'une « analyse approfondie », a indiqué mercredi la préfecture de Savoie dans un communiqué.

Les services de l’Etat en charge de l’application de la réglementation relative à la protection animale (DDETSPP 73) se rendront « dans l’établissement dans les meilleurs délais », indique la préfecture et « des suites appropriées seront mises en oeuvre concernant les conditions d’abattage, les procédures documentées et le système de surveillance et d’autocontrôle de ces procédures par l’abattoir ».

L214 a annoncé mercredi avoir porté plainte contre l’abattoir de Saint-Étienne-de-Cuines pour « actes de cruauté et mauvais traitements » sur des moutons et vaches, tués entre ses murs. L’association a publié une vidéo filmée sur place entre le 29 août et le 1er octobre 2024 montrant notamment des animaux égorgés encore conscients, ce qui est contraire à la réglementation en vigueur contre la souffrance animale, selon l’association.

En abattage, la mise à mort classique avec « étourdissement » impose que les animaux soient inconscients au moment de la saignée. Or, ici, ils présentent des « signes de conscience caractéristiques », dénonce L214.

Puis, une fois les animaux suspendus, « la plupart se débattent violemment », poursuit l’association. « S’ensuit une découpe primaire au couteau sur des animaux encore vivants (mouvements de la patte arrière), alors qu’à ce stade ils devraient être morts », comme l’impose aussi la loi, dit-elle.

L214 a déposé plainte mercredi auprès du parquet d’Albertville, qui n’était pas en mesure de confirmer la réception de celle-ci dans l’immédiat. La préfecture de Savoie confirme de son côté qu’« une plainte a été déposée ce jour par L214 contre l’établissement » et qu’une enquête judiciaire est « en cours ».

L’association demande par ailleurs à la ministre de l’agriculture, Annie Genevard, ainsi qu’au préfet de la Savoie, la « fermeture immédiate » de cet abattoir. Elle demande aussi la conduite d’un audit interne dans les abattages français d’animaux pour « faire un état des lieux des conditions d’abattage » sur le territoire, ainsi que la publicité des rapports d’inspection qui en découleront.

L’abattoir de Maurienne est géré par des coopératives agricoles, éleveurs et bouchers à proximité géographique de l’établissement, et compte parmi ses dirigeants Lionel Rittaud, président de l’interprofession bovine (Interbev) en Auvergne-Rhône-Alpes. Sollicité par l’AFP, l’établissement n’avait pas répondu.