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Manifestations : les Français affichent leur soutien malgré le dilemme économique
TNC le 15/11/2024 à 17:39
Les agriculteurs FNSEA et JA ont prévu de nouvelles actions dès lundi 18 novembre et de les prolonger sur un temps long, comme en début d'année 2024. (© hadrian - ifeelstock)
Les Français soutiennent massivement leurs agriculteurs, mais leurs actes peinent à suivre. Entre aspirations à une consommation locale et contraintes économiques, le baromètre Ifop pour Ouest-France dévoilé jeudi 14 novembre révèle un dilemme grandissant.
Alors que les mouvements de colère ont repris dans de nombreux départements, le constat est clair : les Français affichent un soutien massif à leurs agriculteurs selon les résultats du baromètre Ifop pour Ouest-France. Mais ils peinent à traduire cette solidarité en actes.
Ainsi, 88 % des Français soutiennent les mobilisations agricoles, mais seuls 59 % sont prêts à payer davantage pour des produits locaux ou made in France, un chiffre en net recul par rapport à février dernier, alors que les actions syndicales de l’hiver 2024 battaient le plein.
Une reconnaissance inébranlable… en apparence
Le rôle des agriculteurs dans l’alimentation reste largement salué, avec 90 % des sondés qui les considèrent comme indispensables. Mais derrière cet apparent consensus, les perceptions évoluent. Sur l’environnement, par exemple, ils ne sont plus que 62 % à les juger respectueux, contre 69 % au début de l’année. Un signe d’exigences croissantes, dans un contexte où les pratiques agricoles se trouvent sous les projecteurs.
Si 81 % des Français estiment que les agriculteurs sont insuffisamment rémunérés, l’inflation et le coût de la vie freinent leur volonté de contribuer davantage. Résultat : alors que le soutien moral aux agriculteurs est constant, les engagements financiers fléchissent, illustrant un dilemme entre principes et réalités économiques.
Une profession délaissée
Les Français restent préoccupés par l’avenir du secteur : 69 % craignent une diminution du nombre d’agriculteurs dans les années à venir. Le métier peine pourtant à séduire. Seuls 15 % des parents le conseilleraient à leurs enfants, confirmant la difficulté à attirer les jeunes générations vers une profession perçue comme exigeante et peu rémunératrice.
