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Manifestations dans l’Oise : « Le soleil a le droit de briller pour tout le monde »


TNC le 18/11/2024 à 17:55
manifestation

(© © TNC)

Près de 60 agriculteurs sont rassemblés ce jour à Beauvais dans l’Oise pour répondre à l’appel national des manifestations. Interrogée au micro de Web-agri, Gwenaëlle Desrumaux, une jeune productrice de lait, nous donne les raisons de sa mobilisation.

« Suite à l’appel national, on a décidé de se mobiliser à Beauvais. » À peine sortie de son tracteur, Gwenaëlle Desrumaux, éleveuse des vaches laitières et vice-présidente des jeunes agriculteurs de l’Oise, nous explique : « On était déjà présents l’an dernier, pendant 10 jours sur l’A16. Suite à cette mobilisation, on a obtenu l’abandon de la loi concernant les taxes sur le GNR. On a aussi obtenu l’abandon des jachères, mais ce n’est que temporaire. Ce qu’on veut aujourd’hui c’est que l’Europe arrête de nous mettre des barrières. » L’agricultrice martèle : « On veut continuer à produire sur notre territoire ! »

Une lourdeur administrative

Première étape de la manifestation : un rendez-vous de tracteurs à la DDT pour dénoncer la surcharge administrative des agriculteurs. « Je dis toujours que si j’avais les moyens je me paierais une secrétaire ! Sur une ferme, il y a du boulot à temps plein pour l’administratif. À un moment, on ne peut pas tout savoir parce qu’évidemment on connaît notre métier mais la réglementation évolue tellement vite qu’on n’arrive pas à suivre. On avait demandé en janvier une simplification qui aujourd’hui n’est toujours pas arrivée sur les exploitations. »

Ras-le-bol des normes

Deuxième étape du convoi : l’OFB, l’office français de la biodiversité. « Là on compte dénoncer toutes les entraves à l’agriculture, toutes les normes, et les contrôles qui sont de plus en plus virulents et militants. On a vraiment l’impression que c’est de l’anti-agriculture. »

Avis partagé par Michel Couvreur, éleveur laitier lui aussi dans l’Oise, qui dénonce les pratiques de l’OFB : « On a toujours des contrôles, ils sont armés jusqu’aux dents et n’hésitent pas à nous mettre des amendes pour un oui ou pour un non. Là avec le temps, les travaux de champs sont difficiles, on ne pourra épandre que lorsqu’il gèlera et on n’aura pas le droit… Je ne sais pas qui pond toutes ces normes-là mais il faudrait qu’ils aillent un peu sur le terrain. Qu’on puisse travailler ! »

La journée de mobilisation se termine à la préfecture où les agriculteurs espèrent être reçus par la préfète.

« Être solidaire »

L’accord UE-Mercosur finalement, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase pour les agriculteurs. Et bien qu’il présente des retombées positives pour l’industrie laitière française, Gwenaëlle se veut clairvoyante : « Ce n’est pas ça qui va sauver la filière. Le calcul du prix du lait ne se fait pas que sur les exportations d’ailleurs. »

L’agricultrice se veut également solidaire : « Il faut penser à tous nos jeunes, à nos voisins qui font de l’élevage allaitant ou de la volaille car eux sont beaucoup plus pénalisés. Et je ne sais pas si je ferai encore du lait dans 20 ans. À ce moment-là, je serai peut-être contente de me tourner vers ces productions. Il faut être solidaires dans l’agriculture. On fait tous le même métier et puis le soleil a le droit de briller pour tout le monde ! »