Taxés de recourir à des « méthodes nazies », des syndicalistes portent plainte
AFP le 19/11/2024 à 11:41
Des syndicalistes agricoles, qui protestaient lundi en Corrèze contre un projet d'agrivoltaïsme, ont déposé plainte après avoir été taxés de recourir à des « méthodes nazies » par un vice-président de la chambre d'agriculture, élu d'un autre syndicat.
Lors d’une manifestation de 80 à 100 personnes à Tulle, avec installation symbolique de panneaux photovoltaïques sur un parking, des membres de la Confédération paysanne ont été autorisés à prendre la parole lors d’une session de la chambre.
Mais une fois ressortis, un vice-président de l’instance, représentant FDSEA, a vivement critiqué leur attitude dans ce dossier et ces derniers sont revenus dans la salle lui réclamer des excuses.
« Effectivement j’ai été dur », a reconnu Pierre Beysserie au micro. « Je n’ai pas dit que vous étiez des nazis, regardez et écoutez le discours, j’ai dit « méthodes nazies » », s’est-il défendu.
Des propos qualifiés d’« inadmissibles » par Jean-François Ensergueix, élu Modef à la chambre d’agriculture et qui a déposé plainte au commissariat de la ville avec quatre représentants de la Confédération paysanne, selon un correspondant de l’AFP. « On a l’habitude d’être traités de beatniks, d’éco-terroristes… Mais « nazis », on n’a pas l’habitude », a lancé dans l’hémicycle l’un des manifestants.
Scandale à la #chambre d’agriculture de #Correze : défendre l’installation et le foncier agricole, et se faire traiter de « nazis et de « collabo » est inadmissible, tout ça devant un préfet de #Correze impassible ! pic.twitter.com/UvFmf4x7ux
— Conf’ Paysanne (@ConfPaysanne) November 18, 2024
Les opposants protestent contre des projets d’agrivoltaïsme portés par la Foncière rurale de la Corrèze, soutenue par la FDSEA, syndicat majoritaire à la chambre: un dossier qui « illustre les effets pervers de l’agrivoltaïsme » selon la Confédération paysanne.
Ce syndicat dénonce des « opérations purement spéculatives » et un « accaparement foncier », consistant à racheter à un prix supérieur des terrains agricoles pour y installer des panneaux photovoltaïques, au risque d’une baisse des rendements des cultures. Il réclame que ces derniers soient positionnés sur des zones artificialisées, hangars ou parkings.
La chambre d’agriculture de la Corrèze présente de son côté la Foncière rurale comme un outil visant à « maîtriser le développement du photovoltaïque au sol pour profiter collectivement et territorialement (…) des retombées économiques ».