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L’Anses recommande « une plus grande vigilance » face aux virus Influenza


AFP le 22/11/2024 à 19:05

Pour éviter une transmission entre animaux et humains, voire entre humains, de virus influenza liés à la grippe du porc, l'Anses recommande jeudi « une plus grande vigilance » en France, avec plusieurs mesures pour réduire le risque.

La grippe du porc représente « une menace pour la santé animale et humaine », note l’agence sanitaire, qui a rendu un rapport d’évaluation des risques liés à une transmission entre espèces.

Cette maladie respiratoire virale, hautement contagieuse et fréquente dans les élevages de porcs français, est généralement bénigne mais peut être exacerbée ou se répéter dans un élevage, « entraînant des problèmes sanitaires et des pertes économiques importantes ».

Le porc peut être infecté par des virus influenza porcins, mais également par des virus influenza humains ou aviaires. Cette co-infection peut faciliter l’émergence de nouveaux virus combinant les gènes de virus influenza de différentes origines, au risque de devenir plus virulents ou de se transmettre plus facilement à d’autres espèces.

Plusieurs cas de transmission à l’être humain

Des cas de transmission de ces virus à l’être humain ont été mis en évidence dans plusieurs pays et pour la première fois en France en 2021 chez un éleveur en Bretagne, rappelle l’Anses, sollicitée par le gouvernement après cet épisode.

Dans les élevages de porcs, « les porcs vivants, en particulier les jeunes truies, constituent la source d’introduction la plus importante » de virus influenza de type A, estime l’agence, qui recommande un dépistage des animaux avant leurs mouvements entre élevages, mais également entre régions et pays ou continents.

Car, « une fois les virus influenza introduits en élevage, ils sont particulièrement persistants, en particulier compte tenu des modèles actuels d’élevage intensif », souligne l’Anses.

Comme « les humains sont aussi une source très importante d’introduction de virus influenza », l’agence préconise, entre autres, de suivre les recommandations de la Haute Autorité de santé pour la vaccination contre la grippe saisonnière des personnes intervenant en élevages porcins.

Mettre en place un réseau de surveillance

Même si le risque de transmission inter-humaine de virus porcins est jugé « faible avec les virus qui circulent actuellement », l’Anses appelle à « renforcer la surveillance des virus influenza chez le porc comme chez l’être humain ».

Cela signifie notamment de poursuivre et améliorer les collaborations et les échanges d’information entre tous les acteurs, scientifiques comme professionnels.

L’agence suggère encore d’envisager une éventuelle extension à la grippe porcine du protocole de surveillance active de la grippe aviaire, pour détecter précocement des cas de transmission animal-humain.

« La mise en place d’un réseau de surveillance est donc nécessaire pour identifier au plus tôt une émergence de nouveaux virus influenza de type A qui pourraient se transmettre à l’être humain et leur capacité à déclencher une transmission inter-humaine », selon l’Anses.