La Ratte du Touquet engagée dans une démarche de décarbonation

Dans le cadre de la campagne Potatoes Forever, Touquet Savour a ouvert début novembre les portes de son centre de conditionnement, installé à Essertaux dans la Somme. L’occasion pour l’entreprise de revenir sur le parcours de la pomme de terre du champ aux étals et de faire un premier point d’étape sur sa trajectoire de décarbonation.

Implantée dans les Hauts-de-France depuis près de 50 ans, l’entreprise familiale Touquet Savour commercialise aujourd’hui 25 000 t de pommes de terre.

Parmi la vingtaine de variétés proposées, l’entreprise est reconnue pour l’un de ses fleurons : la Ratte du Touquet. « Un tubercule compliqué au rendement faible, mais à la chair fine et ferme. La variété a été régénérée en 1962 par André Hennuyer, mon grand-père, producteur dans le Boulonnais », explique Hélène Maillard, l’actuelle directrice générale de Touquet Savour.

On peut aussi citer la Pompadour, première variété de pommes de terre française à avoir obtenu le Label Rouge ou encore l’Osiris de la Baie de la Somme, parmi les premières variétés d’été dans le nord de la France.

L’entreprise se démarque également par « des livraisons sur tout l’Hexagone et une spécialisation sur le petit conditionnement (poids moyen : 1 kg) », indique Hélène Maillard.

Engagement dans la décarbonation

Dans le cadre de sa démarche RSE, Touquet Savour a entrepris dès 2021 un travail sur la neutralité carbone avec l’appui de la BPI (Décarbon’action). Le diagnostic a permis d’évaluer une empreinte carbone de 0,36 teq CO2/t de produit de vendu, de l’amont au consommateur.

« Les matières premières représentent le plus gros poste d’émissions (51 %), avec notamment l’usage des engrais et les autres interventions mécanqiues (semis, récolte, irrigation…). Étant en approvisionnement local, le fret des pommes de terre jusqu’à l’entrepôt reste relativement anodin. »

En réaction, le conditionneur a engagé de multiples actions pour réduire l’impact de son activité et celle de ses producteurs partenaires. « Un GIEE réunit d’ailleurs ces derniers, Touquet Savour et Péri autour des des relations entre le sol et la plante, avec la mise en place de nombreuses expérimentations (réduction des engrais de synthèse, couverture du sol, gestion du l’humus, etc.) », précise Sandrine Debruyne, responsable amont de Touquet Savour.

L’entreprise travaille également au sein du GIE Inovapom avec 5 autres confrères (Parmentine, Pom-Alliance, Les 3 Laboureurs, Comyn et Le Gouessant) sur la question de la sélection variétale pour des pommes de terre moins consommatrices d’eau et d’engrais.

Concernant son centre de conditionnement, Touquet a récemment installé des panneaux photovoltaïques (24 % d’autoconsommation) et changé son groupe froid. Les pommes de terre sont lavées à l’eau de pluie, recyclée grâce aux bassins de décantation. Seul le dernier rinçage est réalisé avec l’eau du réseau, afin de garantir la sécurité sanitaire du produit. Les écarts de tri (tri optique et manuel) sont valorisés soit en floconnerie, soit en alimentation animale pour les producteurs locaux.

L’entreprise a entrepris le replacement du plastique par des emballages en sac papier, issu de forêts gérées durablement, ce qui représente déjà une économie de 26 t de plastique par an. « Une exception toutefois pour les sachets micro-ondables lancés en 2007, qui permettent une cuisson moins gourmande en énergie (8 min), note Hélène Maillard. Son format de 500 g, adapté pour un repas, permet aussi de lutter contre le gaspillage alimentaire ».

Pour les prochaines étapes, l’entreprise prévoit également de « travailler sur le fret avec ses transporteurs, ainsi que de former ses collaborateurs à l’écoconduite ».