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La Confédération paysanne dénonce un « mensonge dangereux » sur les pesticides


AFP le 29/11/2024 à 10:02

« Réautoriser les pesticides en prétextant lever les entraves à l'agriculture est un mensonge dangereux », a déclaré jeudi soir la Confédération paysanne, dénonçant la position des syndicats agricoles majoritaires, qui « trouve un écho favorable » parmi des sénateurs.

« Plutôt que d’œuvrer à affaiblir la législation sur les pesticides », le troisième syndicat agricole propose dans un communiqué d’interdire tous les pesticides les plus dangereux (CMR), de « ne pas réintroduire les néonicotinoïdes tueurs d’abeilles », de « mettre en place des prix rémunérateurs garantis » et « d’accompagner massivement la transition agroécologique ».

« À entendre les dirigeants de la FNSEA (syndicat majoritaire, NDLR) et des responsables de la Coordination rurale (2e syndicat agricole), réautoriser des pesticides interdits serait la solution pour garantir le revenu paysan. À défaut de vouloir se battre pour mettre en place des prix rémunérateurs garantis, ils proposent les solutions qui ont déjà envoyé dans le mur une partie du monde agricole », proteste la Confédération paysanne.

« Un cocktail toxique de pseudo-solutions »

Ces syndicats sont-ils prêts, au nom de la compétitivité, à aller « jusqu’à attaquer la science et la recherche pourtant indispensables pour l’agriculture, comme ce (jeudi) matin à l’Inrae et à l’Anses ? », demande-t-elle, en référence à des actions dirigées dans la matinée par des agriculteurs de la FNSEA contre l’institut de recherche agronomique et l’agence de sécurité sanitaire.

« Cette fuite en avant trouve un écho favorable à l’Assemblée nationale et au Sénat où pas moins de quatre propositions de loi liées entre autres aux pesticides vont être débattues prochainement », déplore le syndicat.

Pour la Confédération, « ces textes proposent un cocktail toxique de pseudo-solutions », comme l’autorisation de l’épandage par drone, l’assouplissement des autorisations d’usage de pesticides ou l’affaiblissement du champ de compétence de l’Anses.

Elle juge ces propositions « incohérentes », rappelant que le Parlement s’est positionné contre l’accord de libre-échange avec des pays latino-américains du Mercosur « principalement parce que les importations des produits agricoles ne respectent pas nos normes sur les pesticides ».

Ces propositions de loi « doivent rester lettre morte car elles desservent à moyen et long terme l’intérêt » des paysans et « retardent l’indispensable transition de notre modèle agricole », conclut-elle.