Récolte 2024 : la qualité du blé dur très variable
TNC le 03/12/2024 à 07:30
La campagne 2024 a été « marquée par des pluies incessantes intervenues dès le semis et jusqu’à la récolte. Les conséquences sur les volumes de blé dur collectés et la qualité sont très variables à l’échelle du territoire », comme l’expliquent FranceAgriMer et Arvalis dans leur enquête commune.
Pour la récolte 2024, la production de blé dur est évaluée à 1,2 Mt, soit une baisse de 17 % par rapport à la moyenne des cinq dernières campagnes. En cause : de faibles rendements, hormis dans le Sud-Est, et une baisse des surfaces par rapport à la moyenne 2019-23.
Sur le plan de la qualité, « la situation s’avère également très contrastée entre les différents bassins de production (Centre, Ouest-Océan, Sud-Ouest et Sud-Est), mais aussi au sein de chaque bassin », notent FranceAgriMer et Arvalis dans leur enquête conjointe.
Plus de la moitié de la collecte en dessous de 76 kg/hl
Parmi les principaux points à retenir, « les blés durs n’ont pas exprimé en 2024 leur plein potentiel de poids spécifique (PS) :conséquence du faible rayonnement au moment du remplissage des grains et des pluies intervenues à maturité », précisent les deux organismes.
Au niveau national, le PS est inférieur à 76 kg/hl pour 56 % de la collecte, contre 23 % sur la moyenne 2019-23.
L’enquête relève « des valeurs très hétérogènes selon les bassins : les plus élevées sont obtenues dans le Sud et les plus faibles en région Centre ». FranceAgriMer et Arvalis rappellent toutefois que « la mesure du PS est réalisée sur des échantillons prélevés à l’entrée des silos de collecte et donc avant le travail du grain, qui a pour effet d’améliorer ce critère ».
Une teneur en protéines en retrait, mais globalement satisfaisante
En ce qui concerne la teneur en protéines, les résultats sont « globalement satisfaisants, avec une moyenne à 13,8 %. Au total, 90 % de la collecte présente des valeurs supérieures à 13 % (94 % sur la moyenne quinquennale) et 78 % des blés dépassent 13,5 % de protéines (86 %). »
« Le mitadinage, qui est tributaire du taux de protéines des grains et de la pluviométrie en fin de cycle, est diversement présent sur le territoire. 70 % de la collecte affiche de bons résultats, avec un taux de mitadinage inférieur à 20 %. »
« Le taux de grains mouchetés est, lui, influencé par les conditions climatiques après floraison. De ce fait, le bassin Ouest-Océan est le plus impacté et présente les résultats les plus élevés. Bien que très variables, les teneurs en grains mouchetés sont majoritairement inférieures à 5 % dans les trois autres bassins. »
« A l’échelle nationale, le taux de grains mouchetés se situe à 5,2 % en moyenne, avec 43 % des blés inférieurs à 3 % (90 % des blés sur la moyenne quinquennale). »
Pour la campagne 2024, « c’est essentiellement la moucheture qui impacte le taux de GMF (grains germés, mouchetés et fusariés). Les valeurs les plus élevées sont également observées dans le bassin Ouest-Océan. Les trois autres bassins présentent des moyennes inférieures à 5 %. Au total, 79 % des blés ont moins de 8 % de GMF (98 % sur la moyenne 5 ans) dont 46 % ont moins de 5 % (86 %), et la moyenne hexagonale s’établit à 5,8 % de GMF. »
Les indices de chute de Hagberg ont bien résisté
Malgré les pluies régulières intervenues en fin de cycle, « les indices de chute de Hagberg restent, eux, majoritairement élevés. Ainsi, 78 % de la collecte dépasse les 250 secondes dans l’Hexagone (69 % sur la moyenne 2019-23) et seuls 6 % des blés présentent des valeurs inférieures à 200 s (21 % sur la moyenne quinquennale). Le bassin Sud-Est affiche les meilleurs résultats sur ce critère, avec la totalité de sa collecte au-dessus de 250 s. »
La teneur en eau des blés à l’entrée des silos a été plus élevée qu’habituellement, atteignant 13 % en moyenne à l’échelle nationale. Les 4 bassins de production présentent des moyennes inférieures ou égales à 13,6 % et 89 % de la collecte a une teneur en eau inférieure à 14 % (95 % sur la moyenne quinquennale). Ces valeurs restent donc compatibles avec une bonne conservation », précisent FranceAgriMer et Arvalis.