Le monde de l’écologie rappelle Bayrou à ses déclarations sur l’environnement
AFP le 13/12/2024 à 18:30
Des associations écologistes ont réagi vendredi à la nomination de François Bayrou en pressant le nouveau Premier ministre d'être à la hauteur de certaines déclarations passées sur la transition agricole ou la biodiversité.
« Nous attendons de François Bayrou qu’il remettre enfin les politiques environnementales, sanitaires et agricoles de la France sur les rails de l’intérêt général, après des mois de soumission aux lobbies avec Gabriel Attal et Michel Barnier », a déclaré François Veillerette, porte-parole de Générations Futures, dans un communiqué.
L’association, en pointe contre la dépendance de l’agriculture aux phytosanitaires, rappelle François Bayrou à ses déclarations de 2012, quand l’alors candidat à la présidentielle défendait la « compétitivité de la « ferme France » » mais exigeait de faire « attention à ne pas nous lancer dans une course folle qui entraînerait une régression en matière sociale et environnementale ».
Pour l’éviter, « le Premier ministre doit impérativement prendre en charge la santé environnementale » en la centralisant sous son autorité à Matignon.
La transition agricole est menacée par la crise budgétaire, mais l’ONG rappelle que « les perturbateurs endocriniens engendrent au bas mot des coûts sociétaux de 20 milliards (d’euros) par an ».
François Bayrou, qui s’est moins illustré en écologie que Michel Barnier, ex-ministre de l’Environnement, s’est signalé par le passé en s’opposant à l’aéroport à Notre-Dame-des-Landes – « le temps n’est plus à ces grands équipements » – ou en se montrant un chaud partisan de la taxe carbone.
« Il m’avait demandé d’intervenir toute une soirée dans une université d’été du Modem pour apporter un éclairage sur la biodiversité, j’ai pu constater qu’il y attache une certaine importance », se souvient Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO).
« Cela dit, Michel Barnier était aussi éloquent par le passé et beaucoup moins récemment », se méfie ce vétéran de l’écologie en France, joint par l’AFP.
« Il est urgent de mettre en oeuvre la Stratégie nationale biodiversité, qui a été actée par tous les acteurs, y compris agricoles », tient-il à rappeler au nouveau résident de Matignon, plaidant aussi pour sauver « le Fonds vert, qui permet de financer l’action au plus près du terrain », dans les collectivités locales.
« J’ai proposé dix mesures « chic et pas cher » » à la ministre sortante chargée de l’Environnement, Agnès Pannier-Runacher, « elles restent sur la table », rappelle-t-il. Exemple : placer sous « protection forte » des bras de fleuve, exceptionnelles réserves de biodiversité, sans sacrifier la navigation.