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Un mois de décembre doux et sous la grisaille sur les trois-quarts de la France


TNC le 09/01/2025 à 10:41
nuages

(© Pixabay)

Dans son bilan météo du mois de décembre, Frédéric Decker souligne « le calme relatif » de ce mois, au regard de l’année 2024 qui s’est caractérisée par une forte agitation d’un point de vue climatique. Retrouvons son analyse sur décembre et sur les douze derniers mois.

« Comme novembre, décembre s’est déroulé sous des conditions météo plutôt calmes en France au profit de conditions anticycloniques souvent présentes. Les perturbations ont tout de même apporté des intempéries notables du 5 au 8, puis du 18 à Noël, soit 12 jours sur 31.

Résultat : les précipitations ont atteint une moyenne nationale mensuelle de 55 mm pour une normale de 77 mm. Le déficit atteint donc 29 %. Depuis 1946, quatorze mois de décembre ont été plus secs avec un record établi récemment, 20 mm seulement en 2016.

La pluviométrie a été déficitaire sur la majeure partie du territoire. Elle a été plus conforme à la normale en Auvergne-Rhône-Alpes, excédentaire par endroits sur l’Auvergne et l’Isère. L’excédent a également concerné les Pyrénées-Atlantiques jusqu’à l’Ariège et très localement les Pyrénées-Orientales. Sur le nord-est de la Haute-Corse, les cumuls mensuels ont atteint une fois et demie à trois fois la normale.

Nice et Cannes se sont contentés de 4 mm seulement dans le mois, mais la valeur la plus basse a été notée à Ascros, dans les Alpes-Maritimes, avec seulement 2 mm. À l’inverse, le maximum mensuel revient à Laruns-Hourat, dans les Pyrénées-Atlantiques, avec 295 mm.

Petite douceur

Comme la plupart du temps cette année 2024, décembre a connu des périodes globalement assez douces en dehors de deux périodes assez froides, du 11 au 14 puis du 27 jusqu’à la Saint-Sylvestre. Des gelées parfois assez intenses se sont alors produites. La plus forte gelée en plaine a eu lieu à Colmar avec – 7,9 degrés relevés le 28 décembre.

Quant au pic de douceur de décembre 2024, il s’est produit à Castalnau-Magnoac, dans les Hautes-Pyrénées, avec 24,1 degrés enregistrés le 1er. Au final, la température moyenne mensuelle nationale atteint 6,8 degrés pour une normale de 6,2 degrés, soit 0,6 degré d’excédent. Pour mémoire, décembre le plus doux reste 2015 avec 9,6 degrés, et le plus froid 1950 avec 1,1 degré.

Assez peu de soleil

En hiver, anticyclone ne rime pas forcément avec soleil, notamment au nord de la Loire et dans certaines vallées telles que celles de la Garonne ou de la Saône. Ce fut le cas ce mois de décembre 2024, marqué par un manque de soleil sur ces régions.

Au contraire, l’astre s’est montré plutôt généreux vers la Méditerranée jusque dans la vallée du Rhône, sur le Limousin ou encore le sud de l’Alsace. 74 heures, c’est la moyenne mensuelle d’ensoleillement au cours de ce mois de décembre pour une normale de 77 heures. Le déficit est donc léger au niveau national, mais finalement notable sur les trois-quarts de la France. C’est à Saint-Auban, dans les Alpes-de-Haute-Provence, que le soleil aura été le plus généreux avec 190 heures de présence. À l’opposé, Le Touquet s’est contenté de 22 heures seulement.

Une année 2024 marquée par les intempéries

Les intempéries débutées en octobre 2023 ont perduré quasiment toute l’année 2024 avec de courtes pauses, plus durables une fois n’est pas coutume en novembre et décembre. Février, mars, mai, septembre et octobre ont été particulièrement agités et pluvieux en France avec de gros excédents de pluie. On peut noter janvier, avril, août, novembre et décembre sous leurs normales. Le cumul annuel atteint 901 mm à l’échelon national.

L’excédent atteint 17 % (normale 769 mm) et seules six années ont été plus arrosées que 2024 : 1994 (908 mm), 1979 (915 mm), 1966 (905 mm), 1965 (932 mm), 1960 (969 mm Record) et 1951 (938 mm).

L’année 2024 a été marquée par des périodes d’inondations fréquentes et importantes durant l’hiver 2023-24, le printemps puis l’automne. Autant dire que les réserves en eau sont plus que remplies en fin d’année.

Un soleil au ras des pâquerettes

Le soleil aura rarement été de la fête au cours de l’année 2024. En effet, seuls trois mois ont été excédentaires : janvier (+ 7 heures), août (+ 30 heures) et novembre (+ 3 heures). Les neuf autres mois ont donc été déficitaires, parfois largement en février, mars, mai, septembre et octobre, dominés par la grisaille.

Malgré un chiffre annuel très bas, 2024 n’établit pas de nouveau record : 1 824 heures d’ensoleillement en moyenne nationale pour une normale de 1984 heures. L’année 2002 a en effet fait pire avec 1797 heures. L’an 2000 a également fait moins bien que 2024 avec 1803 heures. L’année 2024 arrive donc en troisième position des années les plus sombres depuis 1946. Pour mémoire, l’année 1949 détient le record maximum avec 2309 heures.

Températures élevées

Si les nuages et les pluies à répétition ont donné une impression négative et même fraîche, ce ne fut pas le cas côté réalité des thermomètres. En effet, un seul mois aura été déficitaire cette année, septembre avec un déficit de… 0,1 degré ! Le reste de l’année aura en effet connu des températures excédentaires, plus ou moins bien sûr selon les périodes, mais aucun mois n’a battu son record.

La répartition de cette douceur est plus marquée sur les nuits, très douces sous les nuages, alors que les journées, bien qu’aussi excédentaires, le furent dans une moindre mesure.

La température moyenne annuelle en France. (© MeteoNews)

La température moyenne annuelle culmine à 13,73 degrés pour une normale de 12,66 degrés, soit un peu plus d’1 degré d’excédent. Contre toute attente, 2024 se positionne en… quatrième position des années les plus chaudes, derrière 2022 Record (14,22 degrés), 2023 (14,09 degrés) et 2020 (13,76 degrés). Cette triste année 2024 se situe, par exemple, assez nettement plus chaude que 2003 (13,16 degrés) !

2024 aura donc été une année très sombre, particulièrement pluvieuse, mais a contrario extrêmement douce. »