Pêche : des négociations post-Brexit « difficiles » avec les Britanniques
AFP le 10/01/2025 à 11:57
La ministre de la transition écologique et de la pêche, Agnès Pannier-Runacher, a dit vendredi prévoir des négociations « difficiles » sur l'épineux dossier de l'accès aux eaux britanniques dans le contexte post-Brexit, auquel elle compte s'atteler dès maintenant.
« Il va y avoir une grande négociation qui va arriver dans les mois qui viennent, c’est celle du Brexit. Et donc, il va falloir très clairement défendre les intérêts de la pêche française », a souligné la ministre lors d’un déplacement à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), le premier port de pêche français.
L’autre enjeu, « en lien avec cette négociation, c’est l’accès aux eaux norvégiennes qui constituent aussi une réserve de ressources importantes », a-t-elle ajouté.
« Nous allons faire en sorte de nous donner les meilleures chances de réussir » dans ces négociations, qui sont « difficiles ». Mais « la pêche, du point de vue de la France, n’est certainement pas une variable d’ajustement », a assuré la ministre.
Mme Pannier-Runacher a annoncé qu’elle rencontrera le commissaire européen en charge de la pêche d’ici la fin du mois, parmi d’autres acteurs pour préparer ces négociations.
Si les Britanniques restreignent l’accès aux pêcheurs français à leurs eaux territoriales en utilisant différents leviers, « nous pouvons faire la même chose aussi peut-être », a-t-elle prévenu, plaidant pour une « concurrence loyale ».
Mme Pannier-Runacher a également annoncé vendredi que la construction d’un nouveau patrouilleur des affaires maritimes, représentant un investissement de 25 millions d’euros, a été attribuée au chantier naval Socarenam à Boulogne-sur-Mer, pour une livraison prévue au second semestre 2027. Le chantier de ce navire de 54 mètres de long, qui sera par ailleurs assisté d’une voile pour réduire sa consommation de carburant, « va créer de l’emploi », s’est félicité le président de la société Socarenam, Mathieu Gobert.
Le dispositif de surveillance des affaires maritimes compte actuellement cinq patrouilleurs, amenés à intervenir notamment lorsque des migrants se trouvent en difficulté lors de tentatives de traversées de la Manche.
« Les passeurs ont des techniques qui évoluent pour mettre des bateaux à la mer, et nous aussi nos modalités d’intervention évoluent », a souligné Mme Pannier-Runacher, interrogée sur l’adaptation de gros patrouilleurs à ce type d’interventions, beaucoup de décès de migrants intervenant ces derniers mois dans la zone côtière.
« Je demanderai aux équipes d’avoir cette agilité, ces adaptations et évidemment l’enjeu sera aussi de s’assurer qu’ils ont les bonnes compétences et les bons équipements à leur main pour pouvoir poursuivre cette mission, qui est très difficile », a-t-elle souligné.
La ministre a également visité vendredi la station de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM) de Boulogne, soulignant que l’Etat s’engageait à continuer à la soutenir financièrement « dans la mesure de nos moyens ».