Le contexte agricole difficile donne de la visibilité aux élections chambres

À l’occasion des vœux à la presse, le président des Chambres d’agriculture est revenu sur le contexte de crise conjoncturelle et structurelle que traverse aujourd’hui le secteur agricole, et qui donne aux élections professionnelles un retentissement peut-être plus important que lors des votes précédents.

L’année 2024 particulièrement humide a eu des conséquences désastreuses pour les grandes cultures, victimes en parallèle d’une baisse des prix. Mais la situation est encore plus dramatique pour la viticulture, a rappelé Sébastien Windsor, président des chambres d’agriculture, dressant un rapide bilan de l’état de l’agriculture, le 15 janvier.

Quant aux productions animales, le cheptel bovin est en baisse pour la dixième année consécutive, une dynamique qui s’explique davantage « par le niveau de contrainte en élevage ». Avec, pour conséquence, une production qui récule plus vite que la consommation, et « une France qui perd en autonomie, et donc une diminution aussi de revenus sur la ferme France », déplore Sébastien Windsor.

L’impression d’avoir été « un peu abandonnés »

Dans une situation compliquée, les agriculteurs ont l’impression « d’avoir été un peu abandonnés » : après avoir soutenu la montée en gamme prônée par les pouvoirs publics, ce qui a entraîné une augmentation des prix, le consommateur revoit son budget alimentaire à la baisse et se détourne des produits plus hauts de gamme. Une situation qui « met à mal les changements que les agriculteurs ont pu faire », alors qu’en parallèle, « on a continué à empiler des normes, des réglementations », ajoute Sébastien Windsor.

Si l’on parle davantage des élections professionnelles agricoles qu’il y a six ans, c’est bien en raison de ce contexte, « car les chambres d’agriculture sont un des moyens d’accompagner les agriculteurs », ajoute-t-il. Candidat dans son département, Sébastien Windsor ne peut détailler le projet des chambres ni défendre un bilan, mais incite cependant à aller voter largement.

« Tous les matériels de vote ont été envoyés »

Pour tous ceux qui ont reçu leur matériel électoral, le vote est ainsi possible depuis le 15 janvier. « Tous les matériels de vote ont été envoyés à ce jour », indique d’ailleurs la directrice des Chambres d’agriculture. Les agriculteurs peuvent ainsi voter jusqu’au 31 janvier par voie électronique ou par courrier, ce dernier devant être reçu au plus tard la veille du dépouillement pour pouvoir être pris en compte.

Les résultats seront proclamés huit jours maximum après la fin du vote, soit entre le 6 et le 8 février. Les recours seront ensuite possibles pendant cinq jours. À partir de la proclamation des résultats, le délai est d’un mois pour réunir l’ensemble des sessions départementales, interdépartementales et territoriales pour l’élection des présidents et des bureaux. La session nationale se tiendra le 19 mars.

Après plusieurs élections qui ont vu progresser l’abstention, qu’en sera-t-il de la participation cette année ? Difficile, évidemment, de répondre par avance. « On a l’impression qu’il y a une forme d’animation, d’intérêt autour de ces élections chambres d’agriculture… mais il est très difficile de faire des estimations », précise Sébastien Windsor.