Et si, comme les plombiers, les ETA facturaient le déplacement ?
TNC le 24/01/2025 à 05:14
La société Karnott, dont la solution connectée permet le suivi des travaux agricoles, a réalisé une étude auprès de 220 entrepreneurs. Elle révèle que 40 % du temps total d’une prestation est improductif.
Pour répondre aux besoins des ETA et les accompagner dans leur quête de rentabilité, Karnott a réalisé une analyse détaillée des charges improductives, en collaboration avec 220 entreprises des Hauts-de-France qui utilisent ses services au quotidien.
Chiffre marquant, il ressort que 40 % du temps total d’une prestation (arrêts en parcelle et déplacement hors parcelle) est improductif. « Cette étude est née de retours de nos clients. Ils ne se rendaient pas compte précisément du temps perdu, notamment passé sur la route. Ils avaient l’intuition que c’était important mais n’en avaient pas le mesure exacte », confie Alexandre Cuvelier, co-fondateur de Karnott.
59 % de temps improductif pour les pulvérisateurs
Quelques chiffres montrent l’ampleur de la progression possible. En moyenne, tous chantiers confondus, 18 % du temps est passé à l’arrêt en parcelles et 25 % du temps de prestation est passé hors parcelle. Et les ETA réalisent plus de la moitié de leurs kilomètres sur la route (53%).
Certaines machines sont plus concernées que d’autres. Les pulvérisateurs sont les équipements les plus impactés avec 59 % de temps improductif. Le pulvé est ainsi le chantier sur lequel les ETA perdent le plus de temps sur la route (42 %). Suivent la presse (35 %) et la faucheuse (29 %).
Les pistes d’améliorations existent : une meilleure planification, des tournées optimisées, des temps morts réduits… Karnott suggère aussi aux ETA d’engager « une discussion commerciale avec leurs clients ».
Facturer à l’heure ou au temps passé ?
« Les ETA facturent zéro euro pour le déplacement. Pourtant, c’est ce qui a le plus d’impact. Cela use les pneus, consomme du GNR… Tout coûte de plus en plus cher, il est essentiel de surveiller ses dépenses. Quand on appelle un plombier, qui paye le déplacement ? Le client ! », avance Alexandre Cuvelier.
Karnott conseille aussi de prendre en compte la facturation à l’heure ou au temps passé selon les chantiers. « Par exemple, pour les moissons, c’est plutôt à l’hectare. Pour l’ensilage, c’est souvent à l’heure. Il suffit que la parcelle ait une forme compliquée pour que l’entrepreneur perde de l’argent. Pareil, s’il attend la benne de l’agriculteur, il perd de l’argent alors que ce n’est pas de sa faute. Il y a un dialogue à construire avec le client, des réflexions à mener », conclut Alexandre Cuvelier.